Quand les villages s’impliquent

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C’est dans une ambiance de fête que le 36ème anniversaire du Printemps berbère a été célébré à travers tous les villages de la commune d’Aïn Zaouïa. Il faut en effet souligner le grand rôle joué par les différentes associations culturelles locales et les différentes maisons de jeunes. De nombreuses activités ont été programmées pour cette célébration qui a débuté le 17 avril au niveau de la maison de jeunes ‘’Ahsissène’’ du chef-lieu de commune, sous la houlette des associations culturelles ‘’Taddukli’’ de la cité Helouane, ‘’Thala’’ des arts dramatiques et ‘’Tiregwa’’ de la maison de jeunes d’Ain-Zaouïa. Des festivités qui se sont étalées jusqu’au 20 avril, tard dans la soirée, avec notamment la finale du tournoi de football entre les vétérans de Draâ El-Mizan et de Boghni, la remise des prix aux lauréats des différents concours et surtout par un grand gala artistique. «Le programme tracé a été réalisé à cent pour cent, et tous ceux qui étaient chargés de son exécution ont été à la hauteur de la mission qui leur avait été confiée. Le rôle d’un grand nombre de citoyens, de tous âges, a été pour beaucoup dans la réussite de la célébration de ce trente-sixième anniversaire du printemps berbère», nous dira M. Amar Sellami, le directeur de la maison de jeunes ‘’Ahsissène’’. Et la fête a touché également les villages de montagnes qui constituent la grappe de Boumahni, où, le début de ce printemps est des plus fleuris. «Ce trente-sixième anniversaire fut le plus beau que j’ai vécu, et ce sentiment est partagé par tout le monde», nous dira Si Rabah qui vint à notre rencontre à la maison de jeunes de Boumahni où régnait une ambiance de fête. La cour de la maison de jeunes était pleine de familles, avec les enfants revêtus de leurs plus beaux habits traditionnels. La cour d’une maison attenante fut investie, pour y servir un copieux repas à tous les convives, la cour de la maison de jeunes s’étant révélée trop petite pour contenir tous ceux qui étaient venus. Et pour permettre aux familles et aux personnes âgées de profiter des festivités, notamment du gala animé par le célèbre chanteur des années soixante-dix, Mohamed Chamoun, aux côtés des artistes amateurs comme Saïd Hamidi, Rabah Mameri et Azzedine Tared. «En ce qui concerne le programme de la journée du 20 avril, nous avions une exhibition de karaté avec l’association sportive ‘’Izuran’’ du village Aït Maamar. Les troupes des associations ‘’Tafrara’’ de notre maison de jeunes de Boumahni ont également présenté deux pièces, l’une traitait des douloureux évènements du printemps berbère de 1980 et l’autre sur le thème du mariage forcé. Une troupe de la commune de Tizi-Gheniff a également présenté une pièce théâtrale. Il y avait aussi une conférence animée par M. Saïd Alioui qui avait vécu de très près, les évènements du printemps berbère de 1980 alors qu’il était étudiant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou», nous déclare M. Guerouah, le jeune directeur de ladite structure culturelle. Par ailleurs, une riche exposition retraçant la chronologie des évènements de 1980 et ceux du printemps noir a occupé tous les espaces libres de cette maison de jeunes. Nous rendant à Igharviyène, distant de six kilomètres environ du centre de Boumahni, nous croisons M. Merzouk Haddadi, le premier magistrat de la commune qui nous indiqua le chemin vers la maison de jeunes du village. Petits et grands avaient, comme à Boumahni, revêtu leurs plus beaux habits. Une foule importante occupait une grande partie de la grande placette aménagée à l’occasion. De nombreux stands étaient installés, où étaient exposés et vendus des produits locaux comme les robes kabyles, de la poterie et de la vannerie. Au même moment, plusieurs artistes se succédaient sur la scène, il y avait Makhloufi, Amar Maameri, Slimen Amar et Aid Hakim. Comme à Aïn Zaouia, à Boumahni aussi les orchestres musicaux ont été envoyés par la direction de la culture de Tizi-Ouzou. «Nous avons organisé pour la célébration de cet évènement des expositions-ventes d’habits traditionnels, de poterie et de gâteaux. Nous avons également organisé une tombola, des chants avec la chorale du village et un spectacle de magie avec Ghanou. Tout cela a été clôturé par un gala artistique», nous déclarera le président de l’association culturelle ‘’Vouchebouve’’ du village Igharviène. Malgré l’insistance des organisateurs à rester plus longtemps, nous devions quitter avec un pincement au cœur cette belle fête qui aura marqué ce trente-sixième anniversaire du Printemps berbère au milieu de la verdure. «Que nos printemps soient encore de plus en plus beaux !», nous lancera un jeune du village alors que nous démarions.

Essaid Mouas

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