ça s’emballe sur la côte bougiote

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C’est certainement pour profiter de la première semaine de juillet, qui précède le mois de Ramadhan, que les touristes les plus éveillés aient décidé d’investir le littoral de Béjaïa. Depuis quelques jours, des vacanciers, en petit nombre, ont fait leur apparition à Tichy, Aokas, Souk El Tenine et Melbou.  Ce n’est que le début du mois de juillet et pourtant l’ambiance a déjà changé virant subitement de la monotonie habituelle à l’afflux des vacanciers. Ce n’est pas le grand rush, mais ils sont déjà là et ils ont opté dans leur majorité pour la location d’appartements auprès des particuliers, du fait que les chambres d’hôtels sont excessivement chères et les campings familiaux non encore prêts pour les recevoir. « Nous sommes venus de Biskra pour passer une dizaine de jours au bord de la mer, car les prix sont abordables, aujourd’hui, et ils le seront moins après le Ramadhan » dira Abdeldjalil, un quinquagénaire accompagné de sa petite famille, qui a choisi Aokas pour y séjourner. Alors que les commerçants autochtones appréhendaient, cette saison estivale, qu’ils croyaient perdue pour leurs affaires, surtout après la série de séismes qui a ébranlé la région, voilà qu’ils reprennent espoir en voyant cet afflux de monde. Ces premiers touristes qui ont préféré venir en cette période, pour payer l’hébergement à moindre prix, ne lésinent pas pour autant sur les autres dépenses. En effet, ils déjeunent et dînent dans les restaurants saisonniers de la cité au grand bonheur des tenanciers de ces derniers. « Il y a trois ou quatre familles qui sont arrivées et qui mangent midi et soir chez moi. Ils font vraiment exception ces premiers touristes », soulignera le jeune El Khier, restaurateur saisonnier au niveau de la station balnéaire d’Aokas. Malgré les formules alléchantes proposées par les hôtels pour la période du mois de Ramadhan, lesquelles consistent en des remises pouvant atteindre jusqu’à 50% des prix actuels, ces derniers n’enregistrent, pratiquement, pas de réservations, par contre ils seront submergés dès le 10 août, soit juste après la fête de l’Aïd-el-fitr. « C’est une habitude ancrée chez les algériens, ils préfèrent passer le Ramadhan chez eux. Pour l’après Ramadhan, notre hôtel affichera complet du 10 au 31 août », affirmera Fayçal Alloui, propriétaire de l’hôtel Club Alloui de Tichy.  Même son de cloche chez les gérants d’agences immobilières qui chôment pour le moment, mais qui ont été contactés pour des réservations d’appartements dès la deuxième décade d’août. « J’ai des clients pour les trois dernières semaines d’août mais pour des séjours d’une semaine chacun.  Pour la première décade de septembre, certains ont fait des réservations mais sans confirmation », déclarera Mouloud, agent immobilier à Melbou, commune côtière de l’Est de la wilaya.  Depuis, un quinquennat, le Ramadhan est venu s’incruster dans la saison estivale pour la perturber, au point de forcer les citoyens à programmer leurs congés, soit avant ou après le mois sacré afin de profiter de la mer, chose qu’ils ne feront pas durant. La situation durera ainsi encore, les deux prochaines saisons estivales, et ce n’est qu’en été 2016 que le Ramadhan s’achèvera en fin de la première semaine de juillet pour permettre aux travailleurs de profiter de la plage durant les deux mois de juillet et août. D’ici là ils doivent prendre leur mal en patience et prendre en considération la période du Ramadhan pour la programmation de leurs congés.

A. Gana

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