L’Organisation nationale pour la solidarité associative a organisé un séminaire, avant-hier, au niveau du musée régional d’El Moudjahid de Tizi-Ouzou sous le thème «La femme algérienne : du nationalisme libérateur au patriotisme édificateur», en présence de nombreuses associations, de la famille révolutionnaire, notamment des Moudjahidate et des femmes et enfants de Chouhada de différentes wilayas du pays. L’objectif de cette rencontre, qui se veut être un hymne à la femme algérienne, selon le président de cette organisation, M. Tahar Karoun, est de rappeler la gloire de leurs aînées qui ont fait à la femme algérienne sa réputation de courageuse, résistante et combattante depuis l’ère de Dihia, à l’héroïne Lalla Fatma N’Soumer qui a su galvaniser toute la population. «C’est une mise en valeur et capitalisation de tout ce qui a été consenti par la femme algérienne avant, durant et après la guerre de libération nationale», soutiendra M. Karoun, ajoutant : «La femme algérienne de la génération post indépendance avance armée de ce qu’elle a hérité des héroïnes qui ont arraché de haute lutte la place pleine et entière qui échoit à la femme dans la construction de notre histoire ancienne et moderne qui lui a donné une spécificité exceptionnelle par rapport aux femmes des autres nations, qui hérite et transmet le message du dévouement à la patrie ainsi que les composantes de la personnalité nationale». Pour le président de l’association des Moudjahiddine de Tizi-Ouzou, M. Aït Ahmed Ouali, officier dans l’armée de libération nationale (ALN), la femme algérienne mérite tout les égards pour ce qu’elle a donné avant et après la guerre de libération nationale : «Notre glorieuse révolution a donné toute sa place à la femme algérienne qui lui a beaucoup donné aussi. Et à ce titre, elle mérite tous les égards. La wilaya III historique fut le fer de lance de la guerre de libération nationale. Nous étions l’exemple pour les autres wilayas. Hier, nous étions un exemple pour le combat libérateur et là nous pouvons être un exemple pour le recouvrement de l’identité algérienne…». Mme Ouared Abdelmoumene Akila, militante de la fédération de France, dira à son tour : «Le combat de la femme en Algérie est une réalité incontestable. A titre d’exemple, nous avons fait une journée de protestation en France le 17 octobre 1961. Les femmes ont démontré qu’elles étaient très conscientes en manifestant aux côtés de leurs maris, fils et frères. Elles ont été plus loin encore en menant un mouvement de manifestions un mois durant à travers toutes les grandes villes de France. Elles furent extraordinaires durant la lutte de libération nationale et ont joué un rôle très important. Au même titre que leurs frères d’armes, elles ont été condamnées à mort et sont tombées au champ d’honneur. Elles ont également revendiqué l’Amazighité et mené un combat pour leur identité. Elles ont aussi préservé l’Algérie du terrorisme en lui tenant tête et c’est pour toutes ces raisons que nous revendiquons l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, car nous avons fait notre devoir et de ce fait nous voulons de la considération…». Cette rencontre s’achèvera par des témoignages d’anciennes Moudjahidate et de femmes et sœurs de chahids qui émurent aux larmes tous les présents. Elles ont partagé avec à une assistance venue nombreuse quelques souvenirs du glorieux passé des martyr(e)s.
Taous C