Sous de mauvais auspices

Partager

C’est un FFS mal en point qui tient, aujourd’hui à la Maison de la culture de Béjaïa un conseil fédéral élargi aux élus. Image illustrative de l’état général du parti dans la wilaya, ce sera un “directoire”, vocable qui se conjugue avec provisoire, qui présidera ce regroupement.

Après le retrait de Ikhlef Bouaïche, ancien député et ancien secrétaire national, qui avait refusé de désavouer la dissidence, le poste de responsable fédéral a été confié à M. Derguini, militant du cru de la région de Souk El Tenine, qui n’a pas tardé à s’en défausser sous la pression des multiples problèmes qui rythment la vie du parti. L’ordre du jour est soit un facteur d’aiguisement des tiraillements. Il sera question uniquement d’“élections législatives”. Le parti n’ayant pas encore formalisé de position en la matière, les convocations qui ont été émises se sont contentées de cet intitulé des plus génériques.

La section d’Akbou semble représenter le plus gros segment de dissidence que connaît le parti dans la wilaya. “Suspendue” sur décision du secrétariat national qui avait argué d’une “fin de mandat statutaire”, elle continue de se réunir contre vents et marées sans que la fédération ne parvienne à mettre fin à ce qui s’apparente à un intolérable défi organique. Une tentative de remise à l’ordre n’aura abouti qu’à compliquer la situation en se soldant par la démission des rangs du parti du maire de cette deuxième ville de la wilaya.

L’ordre intimé par Aït Ahmed lui-même à d’anciens responsables du parti de répudier tout lien avec les “dissidents” n’aura pas trouvé à Béjaïa l’écho escompté.

Ainsi ni Ikhlef Bouiche ni à degré moindre, Djamel Zenati dont la position vis-à-vis du FFS reste ambiguë, n’ont prolongé cette injonction. Alors que certains ont carrément rompu le lien avec le parti, d’autres dissidents continuent à inscrire leur devenir dans le cadre du FFS, situation qui s’avère particulièrement dure pour ses responsables. Pour ceux-là, dont particulièrement les animateurs de cette fameuse section d’Akbou, le dernier message de Hocine Aït Ahmed ne serait qu’un nouvel avatar de la “désinformation” dont le secrétariat national abreuverait le leader en exil.

Malgré les mots durs qu’ils ont essuyés de sa part, les dissidents se retiennent particulièrement de s’attaquer frontalement à cette icône vivante. Il est attendu que la section d’Akbou tente un nouveau forcing pour se faire admettre à la session du conseil fédéral. Reste la question des législatives, Aït Ahmed semble de plus en plus soupçonneux à l’égard des “mandats nationaux”, en ayant largement esquissé le pas par un boycottage des sénatoriales. Instruit par le précédent de la législature de 1997 à l’issue de laquelle 11 de ses 19 députés avaient rompu le pacte de la loyauté, il ne semble plus chaud à l’idée d’offrir sur un plateau d’argent à des militants qu’il sait gangrenés par l’arrivisme une nouvelle ressource d’“émancipation”. C’est, estime-t-il, la course aux postes qui est la source de la crise que connaît le FFS, un parti qui se révèle à chaque échéance être une véritable machine à gagner électorale. La décision du ministre de l’Intérieur de ne pas permettre l’entrée en lice des partis n’ayant pas tenu leur congrès tombe d’ailleurs comme une divine surprise pour les forces internes qui poussent le FFS au boycott.

M. B.

Partager