Depuis que les prix du pétrole ont baissé les commerçants et autres prestataires de service de la ville d’Aïn El Hammam, ont anticipé sur une éventuelle dépréciation du dinar qui ne «vaut rien», disent-ils pour justifier des hausses de prix tous azimuts. Il faut croire que personne ne veut rester en rade de cette anarchie des prix qu’on augmente, sans crier gare, du jour au lendemain. Après les fruits et légumes ou les hausses des tickets de transport, les citoyens découvrent que les coiffeurs ont, eux aussi, revu le coût de la coupe de cheveux à la hausse. De cent vingt dinars (120 DA) il y a un an environ, le passage dans les salons de coiffure de la ville a atteint, suivant les coiffeurs, les deux cents, voire les deux cent cinquante dinars (250 DA), après un bref «passage» à cent quatre vingt dinars (180 DA). Les justificatifs sont tout trouvés, les mêmes d’ailleurs, chaque fois qu’une corporation se distingue de cette façon. «Tous les produits ont augmenté. Allez voir les légumes secs dans les superettes, la tasse de café à la cafétéria du coin, ou encore le prix de la place de taxi pour aller à Tizi-Ouzou. Cela sans compter les produits et le matériel qui coûtent chers et que nous devons rentabiliser», nous dit un jeune coiffeur. Leur clientèle ne semble pas du même avis et juge les prix imposés excessifs. «Nous déboursons le double de ce que nous payions il y a moins d’une année. Nous aurions accepté de payer trente ou quarante dinars de plus, vu les hausses qui ont touché la plupart des produits, mais pas cent vingt dinars», nous confie un citoyen qui se demande s’il ne doit pas «garder des cheveux longs comme au temps des Beatles». En ces temps de disette où le citoyen, pris dans cette spirale infernale des augmentations à tout va, demeure perplexe et se demande si «les services chargés de la surveillance des prix autorisent ce genre de dépassements qui commencent à devenir la règle de tout commerçant, avide de remplir son tiroir-caisse».
A.O.T.