Les fosses septiques débordent à Boutagouyt

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Un écoulement d’eaux usées à ciel ouvert, révèle un problème qui ne remonte pas à hier. Si les villageois de Boutagouyt, notamment ceux habitant le long de la RN26, attendent impatiemment d’être raccordés au réseau d’assainissement.

N’ayant d’autres choix que de recourir aux fosses septiques, celles-ci sont presque à ras bord à telle enseigne que ça déborde sur la chaussée. Mais avec la canicule et les fortes chaleurs de ces derniers jours, des conditions amplifiées par une absence quasiment totale de précipitations, les eaux usées stagnent. Ce riverain, bien forcé de s’habituer et qui souhaite conserver l’anonymat, nous confie : «Est-ce bien légal, à notre époque, de rejeter les égouts à ciel ouvert ? Et puis, pourquoi nous sommes appelés à élire des personnes qui n’accordent guère de crédits à nos soucis ?». Les concepteurs du projet de raccordement des villages au réseau d’assainissement se doivent de prendre en considération les nouvelles bâtisses et des ilots de maisons qui fleurissent par-ci par-là. Les rejets, devenus plus importants ces dernières années, créent des désagréments que la population locale ne cesse de décrier. «Les mauvaises odeurs et les risques de maladies m’empêchent de me rendre dans ce quartier infesté par des relents pestilentiels. Lâchées à quelques dizaines de mètres en contrebas des habitations, les eaux usées sont à la longue devenues encombrantes pour les habitants comme pour l’environnement. «Il n’est plus rare que des sources naturelles et même des puits soient déclarés pollués par les riverains qui ne comprennent pas le silence radio des autorités locales», nous dira un riverain. Et d’ajouter : «nous avons alerté les responsables locaux à moult reprises. Mais, à ce jour, rien n’a été entrepris». Par ailleurs, les eaux usées de la moitié dudit village sont évacuées à ciel ouvert, pour cause d’absence de réseaux de tout-à-l’égout. «C’est une bombe à retardement, car nous sommes à la merci d’une flambée épidémique qui peut se déclarer à tout bout de champ», alerte un citoyen du village Boutagouyt. La nature finira par traiter ce déversement, mais les gaz à effet de serre que nous déversons à pleins tubes dans l’atmosphère sont là pour rester. C’est en se rendant à ce quartier qu’on peut constater l’ampleur des dégâts. En effet, les eaux usées interpellent les passants à plus d’un titre, créant par là même un véritable vivier pour les moustiques et un vecteur certain des maladies à transmission hydrique (MTH). Les conduites d’eau potable passent au-dessous de ces canalisations et permettent des infiltrations certaines. Un habitant de ce quartier qui n’a pas arrêté de pester contre les responsables locaux qui ne réagissent pas malgré les différentes requêtes et sollicitations, a déclaré que «ce problème dure depuis belle lurette, mais force est de constater que nos doléances sont restées lettre morte. La crue nauséabonde commence journellement dès les premières heures du matin, transformant le quartier en cloaque pour ne tarir que tard dans l’après-midi. Chaque jour nous vivons le même cauchemar». D’après les riverains que nous avons interrogés, plusieurs correspondances ont été déjà adressées aux services concernés pour la réalisation d’un nouveau réseau, mais en vain.

Bachir Djaider

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