La Dépêche de Kabylie : La direction de la culture de Tizi-Ouzou vous honore aujourd’hui, quelles sont vos impressions ?
Mme Chafia Boudraa : Je remercie tout le monde pour l’honneur qu’ils m’ont fait aujourd’hui, surtout en cette journée de commémoration des massacres du 08 mai 1945, une référence pour tous les Algériens.
Quel est le rôle que vous avez le plus aimé jouer ?
Je choisis toujours les rôles que je peux interpréter sans le moindre regret, j’ai donc aimé tous les personnages que j’ai incarnés, au cinéma comme au théâtre.
Et le rôle que vous auriez aimé incarner ?
J’aurai voulu interpréter le rôle d’une simple d’esprit, une ‘’débile’’, parce que c’est les rôles les plus difficiles. Cela m’aurait permis d’explorer davantage mes capacités.
Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez monté les marches du Festival de Cannes avec l’équipe du film Hors-la-loi ? Et pourquoi une tenue algéroise ?J’ai ressenti beaucoup d’émotion et de la fierté d’être Algérienne. Pour ce qui est du ‘’karakou’’ algérois que j’ai porté ce jour-là c’était un clin d’œil pour la capitale de mon pays… Pour ce qui est de cette consécration, je dirai que quand vous respectez l’art, il vous le rend bien.
Vous avez tourné d’autres films qu’Hors-la-loi à l’étranger ?Oui, une trentaine en tout.On vous appelle la mère des Algériens… Qu’en pensez-vous ?C’est trop d’honneur, c’est trop lourd comme distinction. Des fois j’ai du mal à la porter.
Dites nous d’où vous vient toute cette volonté cette force ?
Vous savez, je me suis mariée à l’âge de 14 ans et j’étais veuve d’un martyr de notre glorieuse guerre de libération à l’âge de 30 ans et mère de cinq enfants. Mais j’ai été la plus heureuse des femmes et ce sont mes enfants qui m’ont donné la force d’aller de l’avant et de ne jamais baisser les bras.
Propos recueillis par Taous C