Quel sort comptent réserver les pouvoirs publics au Centre d’enfouissement technique (CET) Sidi Boudrahem, après la visite d’inspection effectuée, hier, sur le site, par une commission du ministère de l’Environnement ? C’est la question que se posent les citoyens de la commune d’Oued Ghir, qui ont procédé, il y a plus de deux semaines, à la fermeture de ce CET, arguant sa non-conformité aux normes requises.
Joint par téléphone pour savoir un peu plus sur cette visite, Brahim Taherbilt, l’un des représentants du mouvement associatif local, a affirmé d’abord que la commission ministérielle a fait un constat des plus amers de la situation lamentable de «cette décharge». «L’inspectrice du ministère de l’Environnement a qualifié la situation de ce CET de catastrophique. Elle a reconnu la légitimité de notre revendication consistant dans la fermeture dudit CET», a-t-il indiqué. Par ailleurs, notre interlocuteur a réitéré la position des citoyens de la commune, notamment ceux de la localité Hellil concernant l’avenir de ce qu’ils considèrent comme «une décharge sauvage et anarchique». «Pour nous, pas question de rouvrir ce site. La délégation du ministère de l’Environnement, qui a remis en cause la gestion de ce CET et a constaté de visu l’absence des conditions indispensables pour son fonctionnement sain, a affirmé que le ministère peut l’équiper du matériel nécessaire et procéder à sa mise à niveau. Toutefois, nous lui avons affiché un niet catégorique. Nous réclamons sa délocalisation vers un autre endroit», a insisté M. Taherbilt. Pour rappel, à l’origine du déclenchement de cette action de protestation des citoyens d’Oued Ghir, notamment les villageois de Hellil, dont le village est sis en bas du CET controversé les odeurs nauséabondes se dégageant dudit CET et les lixiviats s’y échappant, et ce, en l’absence d’une station de traitement de ces rejets toxiques. Malgré les promesses faites par le wali de Béjaïa et le directeur de wilaya de l’environnement quant à la mise en conformité du CET Sidi Boudrahem, en le dotant de tous les équipements nécessaires, la population locale campe sur sa position, à savoir la fermeture dudit CET et sa délocalisation. Devant l’intransigeance des citoyens de Hellil, l’APC de Béjaïa a procédé à la réouverture provisoire de la décharge de Boulimat, fermée au mois d’août dernier, sous ordre du wali, pour décharger les ordures ménagères de la commune du chef-lieu de wilaya. Nous apprenons, par ailleurs, que la commission du ministère de l’Environnement, qui a inspecté le CET Sidi Boudrahem en présence du directeur régional de l’environnement et des élus locaux, a rencontré dans l’après-midi d’hier, le premier responsable de la wilaya. «La décision qui sera prise concernant l’avenir de ce CET sera rendue publique dans les jours prochains», a-t-on informé.
Boualem Slimani