Ouyahia charge le MAK

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Le secrétaire général du rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a tiré à boulets rouges, hier à Alger, sur le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), en qualifiant son président de « mercenaire de cause étrangère ».

«Il y a une force étrangère qui a des comptes à régler avec l’Algérie, et il y a des personnes qui ont pris des positions contre leur pays et j’entends par là le MAK de Fehat Mehenni », a t-il dit, et d’ajouter «Le MAK a toujours appelé pour l’autonomie de la région de la Kabylie, notamment à travers son site électronique Siwel. Mais la Kabylie est une partie indivisible du territoire national», a affirmé M. Ouyahia, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti, à l’issue du 5ème congrès du RND. Le patron de cette organisation politique va plus loin, en qualifiant le président du MAK de «mercenaire de cause étrangère». «Malheureusement Ferhat M’henni s’est retrouvé à son âge un mercenaire à la solde d’intérêts étrangers et non pas d’une prétendue cause de la Kabylie», a-t-il martelé. Dans ce sillage, M. Ouyahia a souligné la nécessité de travailler avec les autres formations politiques, afin de défendre l’unité nationale, et ce, a-t-il soutenu, à travers la sensibilisation des citoyens et le renforcement de l’esprit patriotique. Revenant sur la photo du président de la République twettée par le Premier ministre Français, Manuel Valls, M. Ouyahia a expliqué la réaction de son parti par «l’extrême indélicatesse de cet acte», en assurant que cela ne va pas affecter les relations stratégiques entre les deux pays. S’agissant du projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme, le leader du RND a estimé qu’il n’apportera quoi que ce soit pour le peuple Algérien. «En bannissant un pays de plus en plus puissant, c’est la plus belle revanche sur l’agression colonialiste», a-t-il dit, tout en précisant que dans le cas où ce projet sera soumis au vote au niveau de l’assemblée populaire nationale (APN), les députés du RND voteront en sa faveur.

«Le risque de recourir à l’endettement extérieur existe»

S’agissant de la situation économique du pays, le leader du RND a indiqué que le risque de recourir à l’endettement extérieur «existe théoriquement». «On est dans une situation de crise. Le pays a perdu 70% de ses recettes en devise. Si on continue comme ça, peut-être on sera obligé de recourir à l’endettement extérieur», a-t-il estimé. Comment s’en sortir ? M. Ouyahia a mis l’accent sur la nécessité de réhabiliter, en premier lieu, le travail, d’encourager le processus des réformes, notamment en ce qui concerne la facilitation des investissements pour les entreprises. Il a appellé également, à défendre le produit national, à introduire plus de flexibilité dans le code du travail et à lutter contre la fraude. Il a fait savoir, dans ce sens, que son parti compte soutenir le gouvernement sur certains sujets, notamment celui relatif à l’âge de la retraite, qui selon lui, «sera posé tôt ou tard». Au sujet de l’emprunt obligataire qui a été lancé récemment par le gouvernement, M. Ouyahia a reconnu que cette procédure rencontre un obstacle spirituel : «Riba». «C’est pour cela que nous avons appelé à la généralisation de la finance islamique», a-t-il plaidé. Il a même affiché son soutien au gouvernement qui vise à récupérer les fonds informels, à travers cette procédure. «Si cet argent peut contribuer à financer l’économie nationale, pourquoi pas ?», a-t-il dit.

«Nous n’avons pas de relations organiques avec le président de la République»

Le patron du RND a affiché «l’immense satisfaction» de son parti quant à la lettre de félicitation adressée par le président de la République Abdelaziz Bouteflika aux congressistes. «Nous n’avons pas de relations organiques avec le président de la République qui est le président du FLN. Notre relation en tant qu’une famille politique est bien établie», a-t-il précisé. Répondant à la question de la probabilité de se présenter aux élections présidentielles en 2019, M. Ouyahia dira que «tous les partis politiques ont cette ambition, mais ce qui est important pour nous, c’est de concrétiser nos convictions», a-t-il dit avant d’ajouter : «le président continuera son mandat jusqu’à 2019, et on doit prendre en charge les problèmes du pays et faire face à tous les défis». Commentant les déclarations du secrétaire général du front de libération national (FLN), M. Ouyahia a précisé qu’il n’a aucun problème avec lui, en ajoutant que les deux partis ont une seule ligne politique. Il a estimé que son parti a refusé d’adhérer à l’initiative du «mur national» portée par le FLN, «car notre rôle est de coordonner notre travail au sein des institutions», a-t-il expliqué.

Samira Saïdj

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