«La maladie n’a jamais été une fatalité»

Partager

Le club Inner wheel (Ajgou Alemmas) a organisé, hier à Tizi-Ouzou, une 1ère journée sur l’autisme. Une occasion de rappeler la prévalence qui est en hausse avec une moyenne d’un enfant sur 100 qui s’en trouve atteint.

Une fois de plus, le trouble du spectre autistique (TSA), communément appelé l’autisme, a été au centre d’une journée d’étude à Tizi-Ouzou. Cette fois-ci, l’initiative est celle du Club Inner wheel (Ajgou Alemmas) qui a pu regrouper, hier, une équipe de spécialistes de ce trouble et nombre de parents d’enfants atteints au niveau de la grande salle de spectacle de la Maison de la culture Mouloud Mammeri. Lors de cette 1ère journée sur l’autisme, un seul message, «la maladie n’a jamais été une fatalité». C’était aussi l’occasion de rappeler l’importance d’un diagnostique précoce, en plus d’une prise en charge adéquate. Un à un, les invités ont présenté des conférences sous différents thèmes relatifs à ce trouble. Devant une assistance importante, composée notamment d’étudiants et de parents, Dr Jean Lauran Morel, psychologue au centre de l’autisme de Metz à Paris, premier intervenant lors de la journée, s’étale sur l’impacte de la venue d’un enfant atteint de troubles du spectre autistique dans la famille. «Un bouleversement» pour tous les membres de la famille et dont l’impact peu se voir sur différents plans : émotionnel, social à travers notamment le regard de la société qui est un regard dur, injuste, voire «méchant», comme il a tenu à le souligner. D’autant plus que l’enfant a, lui aussi, un comportement social difficile. Autre impacte cité par le psychologue, celui porté au plan physique des parents que la situation épuise, mais aussi à la fratrie qui souvent marginalisée. À côté de cela, le plan financier, vu ce que nécessite la prise en change de l’enfant et le besoin en spécialistes pour l’accompagnement. Le Dr Tabti, chef de service pédopsychiatrique à l’EHS de Chéraga, lors de son intervention, insistera, pour sa part, sur les méthodes utilisées afin d’aider l’enfant. Pour lui, «l’analyse du comportement de l’enfant est essentielle afin de trouver une brèche et parvenir à communiquer avec l’enfant». À l’encontre des parents qui étaient, d’ailleurs, très attentifs, le spécialiste insiste sur la «familiarisation» avec les objets, les aliments, afin de trouver le bon processus d’approche. «Un travail de longue haleine étant donné que chaque cas est différent de l’autre, et l’approche n’est jamais la même», dira-t-il, insistant sur le rôle des parents, notamment dans la gestion des crises qui sont des «interpellations», puisque l’enfant atteint d’autisme ne peut s’exprimer comme les autres. Le Dr Yasmina Belkehla, qui représentait le même établissement sanitaire de Chéraga, n’a pas manqué de souligner la tendance à la hausse de la prévalence au TSA. Elle estime, en effet, qu’un (01) enfant sur cent cinquante (150), voire sur cent (100) est touché. Pour elle, les statistiques font aussi état d’un trouble qui touche le plus souvent les enfants de sexe masculin, affirmant d’ailleurs que sur 5 enfants autistes, 3 à 4 sont des garçons. Ceci, alors que dans plus de 70% des cas, le TSA est accompagné de retard mental. L’intervenante n’omettra, cependant, pas d’interpeler les parents afin de «se diriger vers un spécialiste dès qu’ils ont un doute». Car pour elle, les généralistes ont souvent tendance à banaliser la situation, préférant rassurer les parents. Ceci, enchaîne-t-elle, «au moment où le dépistage précoce est très important dans l’efficacité de la prise en charge». «Le dépistage fait à 2 ans, voire à 18 mois, offre des chances plus grandes de maîtriser le trouble», dira-t-elle.

Tassadit Ch.

Partager