Les étudiants de la faculté de médecine de la wilaya de Tizi-Ouzou reprendront le chemin des amphithéâtres, à partir du 06 octobre, sauf ceux inscrits au département de pharmacie, pour qui la reprise des cours est programmée pour le 29 septembre. À l’occasion, certains étudiants nous ont fait part de leurs préoccupations pour cette rentrée, en exposant une multitude de problèmes. Même si la faculté de médecine n’a enregistré aucune grève estudiantine durant l’année universitaire 2012/2013, en raison de leur programme très chargé il n’en demeure pas moins que les problèmes existent, selon nos nombreux interlocuteurs. Un étudiant a d’emblée soulevé le problème de la vétusté de cette structure en préfabriqué et cette histoire de désamiantisation. «Normalement une structure en préfabriqué a une durée de vie limitée, à savoir 20 ans, et cette structure existe depuis plus d’une trentaine d’années. À cela s’ajoute cette histoire de désamiantisation récente de la structure qui soulève toujours des questions… C’est irresponsable de laisser le danger persister ». L’Hadi, un autre étudiant en chirurgie dentaire, soulèvera, quant à lui, le problème des polycopies. Les étudiants sont obligés de mettre la main à la poche pour avoir des copies des cours. « La plus part du temps, les polycopies nous les payons de nos poches à l’extérieur, tout en sachant que la faculté de médecine dispose d’une grande salle de tirage. Heureusement qu’on nous fait un tarif étudiant », expliquera-t-il. En d’ajouter : « la bibliothèque est très exiguë. Elle ne peut contenir autant d’étudiants, surtout en période d’examens ! Je suis obligé de venir à 07h du matin pour réserver ma place, car vers 09h du matin, plus aucune place n’est disponible. Et encore, on enregistre un manque de place dans les amphithéâtres, surtout avec les promotions qui dépassent les 400 étudiants, ainsi que l’absence des chauffages. Ils pourraient construire une bibliothèque plus spacieuse à la place des laboratoires, qui ont été les parois des flammes y a de cela des années et qui sont toujours dans le même état de désolation ». « Il n’y a aucune issue de secours au niveau de la bibliothèque. En cas d’incendie, on se retrouvera piégés à l’intérieur. Nos responsables semblent oublier qu’il y a des laboratoires à côté !» s’emportera-t-il. Selon Massinissa, un étudiant en 4ème année médecine, des maquettes d’anatomie humaine ont été acquises par le département et installées, mais l’accès au laboratoire est restreint ! Chaque étudiant a le droit d’accéder au labo une seule fois en 2ème année, durant tout son cursus. Des machines de haute technologie, microscopes et autres sont toujours dans des cartons, depuis des années, et les étudiants n’en disposent pas ! » Un autre étudiant soulignera le fait que certains de ses camarades, dont les moyens financiers sont limités, ne déjeunent pas pour ne pas rater les cours, et ce, en raison de la chaîne interminable au niveau des restaurants de la FAC centrale. « Nous devrions bénéficier d’un restaurant au niveau de notre département ou à la rigueur d’une cafétéria ! La plupart des étudiants déjeunent, généralement, à l’extérieur parce qu’ils ne peuvent pas faire la chaîne au niveau de la FAC centrale ». D’autres étudiants soulève le problème du « refus catégorique du recteur de signer tout détachement national ou international aux étudiants, sachant qu’ailleurs à travers le territoire national, pas mal d’étudiants font des détachements à l’étranger le plus normalement du monde. C’est tout simplement scandaleux ! Ce détachement consiste à faire son stage d’internat de 03 à 06 mois à l’étranger, ni plus ni moins ». « Tous les départements bénéficient du programme de coopération interuniversitaire, dans le cadre d’échanges internationaux d’étudiants (ERASMUS, MENDUS et AVERROES) signé entre notre université et différents pays, notamment l’Union Européen, sauf la faculté de médecine ! » « Pas de bourse d’études, nous souffrons également du manque de session spéciale pour les étudiants désireux de passer leurs modules de rattrapage pour accéder plus rapidement à l’internat, »se plaint-on encore. Un autre étudiant en chirurgie dentaire soulèvera, quant à lui, le problème d’absence de coordination et d’information entre la clinique privée où il fait son stage et le département de chirurgie dentaire. « Les étudiants achètent le matériel (sire, résine, plâtre…) de leurs poches pour les cours d’anatomie dentaire, car la quantité proposée aux étudiants en laboratoire n’est pas suffisantes. C’est impossible d’apprendre avec une seule tentative, qui est la plus part du temps ratée ». Il ajoutera : « une séance par semaine aux laboratoires de prothèses dentaires conservatrices et d’anatomie dentaire est insuffisantes… ». Par ailleurs, concernant l’examen de résidanat qui se déroulait auparavant hors wilaya, cette année, il est programmé pour le 06 et 07 octobre 2013, à Tizi-Ouzou, pour les étudiants intéressés.
Karima Talis