«C’est ma vérité à moi, celle que j’ai vécue»

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Ali Haroun était, hier, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, où il a animé une conférence débat suivie d’une vente dédicace de son dernier livre «Le rempart», sorti en septembre 2013 aux éditions Casbah. Un ouvrage qui lève le voile sur une période mouvementée de l’histoire de l’Algérie marquée par l’arrêt du processus électoral en 1992 et par l’action de la présidence collégiale de la république «Haut Comité d’Etat» qui a suivi la démission du Président Chadli Bendjedid. M. Haroun, qui était à l’époque l’un des cinq membres du Haut Comité d’Etat, estimera que si le peuple algérien a voté pour le parti dissous, c’était dans l’espoir de «changer, voire améliorer, sa situation, étant donné que le FIS s’était posé comme le contradicteur du FLN et voulant mettre fin au parti unique». Le conférencier reviendra sur l’élection du Général Liamine Zeroual, désigné le 30 janvier 1994 par le Haut Comité de Sécurité comme président de la République pour la période de transition jusqu’à l’élection présidentielle, du 16 novembre 1995, qu’il remportera avec 61,34% des voix, déclarant que «ces élections se sont déroulées normalement». Sur Mohammed Boudiaf, en exil au Maroc, qu’il convaincra de revenir en Algérie pour prendre la tête du HCE et sur son assassinat le 29 juin 1992, et en réponse à une question posée lors du débat sur son meurtre, il dira : «Laissons l’Histoire jouer son rôle pour dire comment et pourquoi Boudiaf est mort !». L’orateur insistera sur le fait que ce qui est rapporté dans cet ouvrage n’est autre que sa version des faits celle d’un «acteur et témoin de cette période», ajoutant : «Ce que je dis dans se livre c’est ma vérité à moi, celle que j’ai vécue. Ce n’est pas un travail d’historien, ce sont des choses que j’ai entendues, que j’ai vues…». Ali Haroun conclura par le souhait de «voir un Etat où le pouvoir serait conscient des difficultés qui existent au sein du peuple et où le peuple aurait la possibilité de s’exprimer librement».

Karima Talis

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