Le «Grand pardon»

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Farouk Ksentini, le promoteur et protecteur des droits de l’Homme algériens, appelle de tous ces vœux à l’amnistie de toute personne impliquée dans la corruption et l’évasion fiscale. Non, ce n’est pas une blague, le patron de la CNCPPDH songe même concocter un projet de lois qu’il soumettra à la clémence parlementaire. Cela ne veut pas dire que dorénavant le crime sera impuni. Non, le personnel de la justice ne sera pas invité à solliciter des emplois auprès de l’ANEM. Il continuera à rendre justice : sévir contre les pickpockets, les voleurs à la tire et, surtout, les «casseurs de Ramadhan». Si toutefois les pickpockets et autres voleurs à l’étal cessent de courir les rues et que l’aliénation a fini par atteindre une démesure à se confondre avec la vertu, il n’est pas impossible que l’on ne songe à s’en prendre aux honnêtes gens et faire de sorte que l’honnêteté se justifie devant les tribunaux. D’habitude, plus rapide que l’ombre de Lucky Luck, cette fois-ci, notre Lbachir la Besace n’a pas fait échos de la promotion, à l’envers, des droits de l’Homme. En fait, il était occupé par plus important : compter le nombre de terroristes abattus et reconstituer leurs CV. Oui, bien sûr que c’est important de savoir qu’il y a terroriste et terroriste. Il faut savoir que dans ce monde des ténèbres, tout n’est pas noir et tout n’est pas blanc. Entre les deux, il y a des nuances de gris. Fort heureusement que Lbachir est là pour nous le rappeler et nous expliquer que Deash, Aqmi et El-Qaida, c’est très nuancé ce n’est pas du pareil au kifkif. C’est très important de connaître l’obédience criminelle du terroriste qui vous tirera dans le dos. Sfunteh-tv, non plus n’est pas intéressée par le «Grand pardon» revisité par Ksentini. La chaîne est occupée par plus important que tout, y compris la reconstitution des CV des terroristes abattus : identifier et alerter du véritable danger que le peuple ne voit pas venir. Le peuple est désormais averti et informé que tout le mal, y compris la baisse des recettes du pétrole, vient de la Kabylie et ses idées farfelues de démocratie de liberté et d’autonomie. Ce danger imminent est présenté tel que l’on se surprend à douter que cette Kabylie soit une région d’Algérie et qu’en fait, il s’agirait d’un État enclavé quelque part dans le sixième continent en construction, sous le regard amusé de BHL, celui que l’on présente comme le faiseur de printemps désenchantés.

P.S : Sadiya n l’Euro et ses compagnons ont embarqué dans leur machine à remonter le temps. Cela fait une semaine depuis qu’ils sont partis dans le passé du pays. Ils ne sont pas encore revenus : ils n’ont toujours pas trouvé ce segment de notre histoire où il faisait bon vivre.

T.O.A

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