Le service cytologie (dépistage du cancer du col de l’utérus) de la polyclinique d’Ahnif, l’un des plus névralgiques, s’est progressivement vidé de son personnel pour tourner à l’heure actuelle avec un seul et unique laborantin, qui occupe aussi le poste de chef de service de cette institution de santé. En effet, après la démission, il y a plus de six mois, de la biologiste qui s’occupait de la saisie et le départ en formation du médecin il y a un mois, l’unique laborantin se retrouve confronté seul à une énorme masse de travail, celui du dépistage sur microscope du cancer du col de l’utérus à travers les échantillons des frottis qui lui parviennent de l’ensemble des institutions de santé des daïra de M’Chedallah, Bechloul, Sour El Ghozlane et même de celles limitrophes, à l’instar d’El M’hir (wilaya de Bordj Bou Arraredj), Tazmalt (wilaya de Béjaïa), etc. Pour illustrer cette charge de travail, nous citerons comme exemple le dernier bilan des frottis traité dans ce service (celui d’Ahnif) du premier janvier au 30 mai de l’année en cours, lequel est de l’ordre de 1 092 échantillons. Fort heureusement qu’un nouveau service cytologie a été récemment mis en service au niveau de l’EPH de Bouira, et que celui de Lakhdaria est toujours opérationnel. En dépit de cela, il est urgent de renforcer ledit service de la polyclinique d’Ahnif en personnel qualifié pour éviter l’accumulation des dossiers en instance et le retard dans la remise des résultats du dépistage aux patients, sachant que tout retard de prise en charge des sujets atteints peut leur être fatal. Le laborantin et non moins chef de service, Monsieur Ahmanach H., qu’on a rencontré jeudi dernier, dira qu’en plus d’une moyenne de 240 frottis qu’il passe au microscope chaque mois, il s’occupe aussi de la saisie (rédaction des résultats) et du travail administratif, ceci en plus du poste de chef de service qu’il assure dans un environnement des plus hostiles, où les agressions sont quasi quotidiennes en l’absence d’un quelconque service de sécurité au niveau du chef-lieu de commune. Cet état de fait est aggravé par un personnel de sécurité très réduit de la polyclinique au point où l’année passée, cette institution de santé a enregistré un vol par effraction perpétré par des délinquants qui se sont introduits par le mur d’enceinte. Quant aux dépassements sur le personnel médical y exerçant, ils ne se comptent plus, d’où une nécessité absolue de son renforcement en agents de sécurité pour permettre à ce personnel de travailler en toute sécurité.
Oulaid Soualah

