La conduite, le jeûne et la somnolence…

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À l’invitation de l’association «Tarik Essalama», M. Lazouni, plus connu sous le pseudonyme de «Chorti el-mekhfi», a animé, avant-hier, à l’hôtel Cristal 2, une conférence sur la sécurité routière en présence de responsables de la gendarmerie, de la police, de la protection civile et des directeurs d’auto-écoles.

Les thèmes abordés ont trait : le premier à «la conduite, le jeûne et la somnolence : effets et conséquences», le second concerne «l’enfant et la rue». D’emblée, le conférencier s’interroge : Durant le mois de Ramadhan, sommes-nous en état de conduire ? «Je ne mets pas en cause le mois sacré», a-t-il tenu à préciser. En revanche, il met en cause le mauvais jeûneur qui veille toute la nuit et qui prend le volant à l’aube le lendemain, ignorant ainsi sa dette de sommeil. Et l’incidence réelle de la somnolence sur les accidents de circulation est difficile à déterminer contrairement à la concentration d’alcool dans le sang, car il n’existe aucun outil qui permet de mesurer avec exactitude le degré de somnolence. Illustrant son propos, il donne l’exemple de l’an dernier où durant les deux premiers jours du Ramadhan, il y a eu deux accidents qui ont fait 46 morts, les deux accidents se sont produits entre 17 heures et 19 heures, c’est-à-dire à l’heure où les forces des conducteurs sont épuisées. Le premier jour 20 morts, le deuxième jour 26 morts, soit un total de 46 morts en deux jours. Mais les conducteurs somnolents, lorsqu’ils survivent à l’accident, sont généralement réticents à reconnaître face aux agents de sécurité qu’ils somnolaient en conduisant. «Nous avons tous une horloge biologique à laquelle nous devons obéir», souligne-t-il. L’horloge répond à des besoins biologiques et morphologiques de l’être humain. Donc, si le conducteur jeûne c’est-à-dire qu’il est quelque part diminué physiquement et psychologiquement par le fait du manque de sommeil, la voiture, elle, n’a pas jeûné. Elle ne demande qu’à obéir au conducteur. Et si ce dernier manque de vigilance, ne serait-ce que pendant quelques secondes, ce qui arrive souvent sur des voies monotones, les conséquences peuvent être graves si le véhicule dévie et percute un obstacle ou se jette dans un ravin à toute vitesse. Toujours dans le sujet de la sécurité routière, le deuxième thème traité par l’intervenant, à la veille de la Journée internationale de l’enfant, concerne «l’enfant et la rue». L’orateur a tout de suite met l’accent sur le fait que l’enfant est la victime prédestiné aux accidents de la circulation. Et ici en Algérie, on perd pratiquement un enfant par jour de moins de 15 ans. Le plus souvent sur le chemin de l’école. Les parents doivent être sensibilisés sur le fait que l’État ne peut pas mettre un policier qui accompagne chaque enfant jusqu’à la maison. Et les parents doivent aussi être conscients du fait que tous les enfants sont handicapés par leur petite taille. Ils ne voient pas les voitures qui arrivent sur la route et les conducteurs ne les voient pas à cause, précisément, de leur petite taille. Le monde est fait à la taille des adultes et des enfants. L’enfant, insiste le conférencier, «vit dans un monde qui n’est pas le sien». Du point de vue physiologique, note le spécialiste de la sécurité routière, l’enfant a une vision réduite de ce qui l’entoure du fait de sa petite taille. Il n’identifie pas spontanément les bruits et localise mal leur provenance. Jusqu’à 7 ans, il a des difficultés à évaluer les distances et à distinguer une voiture à l’arrêt d’un véhicule qui roule lentement.

B. Mouhoub

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