Au grand bonheur des amateurs des fruits de la mer, en particulier le poisson pélagique, la mercuriale de la sardine a amorcé au cours de ces derniers jours, une brusque et surprenante dégringolade. À Sidi Aïch, alors que le kilo de ce «blé des mers» narguait, il n’y a pas si longtemps encore, le consommateur du haut de ses 600 DA, il est cédé à seulement 300 DA, voire moins. «Les cours sont strictement conditionnés d’une part, par une offre en dents de scie de poisson, et d’autre part, une demande de consommation qui évolue de manière tout aussi imprévisible. Une chose est sûre ; quand les prix sont orientés à la baisse, comme c’est le cas présentement, nous sommes les premiers à nous en réjouir, car le produit s’écoule facilement», explique un marchand de poissons. «La fluctuation à la baisse des prix jusqu’à un niveau raisonnable, nous permet de réaliser de juteux dividendes, grâce à la progression des ventes, et le consommateur y trouve naturellement son compte en s’approvisionnant à moindre frais», enchaine un autre marchand, debout derrière son étal à moitié vide. Saisissant cette opportunité en or, le chaland ne se fait pas prier pour acquérir ce produit carné lequel est en passe de ravir la vedette à la viande blanche. «Acheter de la sardine à prix cassé c’est pain béni pour les pères de famille à revenu modeste. On doit profiter au maximum, car quelque chose me dit que les prix ne tarderont pas à reprendre l’ascenseur», lance, sur une pointe de satisfaction, un homme d’un certain âge, le couffin chargé de provisions. Deux facteurs sont avancés pour expliquer cette évolution baissière des prix : la chaleur et l’approche du mois de Ramadhan. «C’est connu, la sardine est peu prisée durant le mois sacré. Quant à la canicule, c’est l’ennemi des viandes, sachant que la chaine de froid est quasi inexistante dans le circuit de commercialisation», soutient un professionnel de la filière viande.
N. Maouche
