La récolte du foin compromise ?

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Déclenchée il y a une dizaine de jours, la campagne de fenaison dans la vallée du Sahel risque de tourner court.

La récolte pourrait être compromise en raison de nombreux facteurs. Le premier étant, selon de nombreux cultivateurs, la pénurie du fil d’attache, aggravée par la mauvaise qualité de celui disponible, lequel est l’élément essentiel dans l’opération du bottelage, ce qui a automatiquement conduit à une hausse sensible de son prix, qui est passé de 9.000 à 11.000DA le quintal et de piètre qualité de surcroît. Bien entendu, dans ce cas de figure, les prestations des botteleuses ont suivi, passant de 40 à 60DA la botte de foin. Même les faucheuses ont enregistré la même hausse des prestations en passant de 600 à 1000DA l’heure. Ainsi, c’est le pauvre cultivateur qui paye les pots cassés et les frais d’une absence totale des mécanismes d’aide des services de la direction de l’agriculture, qui laissent le système de l’offre et de la demande régner en maître absolu dans un marché qui ne cesse de se libéraliser. Résultat de cette anarchie : de nombreux propriétaires de terrains laissent le foin s’assécher et disparaître, sans profiter à qui que ce soit, sachant que la botte du foin produit d’herbe ordinaire récoltée, en faisant recours à la location de machines agricoles, revient plus chère que celle proposée sur le marché. Aussi, exception faite des éleveurs qui sont obligés de faucher le foin et faire des stocks en prévision de l’hiver, la majorité des propriétaires de terrains n’ont pas l’intention de faucher à perte le fourrage, notamment, celui dit «sauvage», non semé et qui pousse de façon naturelle, malgré son abondance. De plus, il constituerait une matière extrêmement inflammable à l’origine de départs d’incendies en séries, qui pourront engendrer de considérables dégâts durant cet été. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, dès la première semaine de cette campagne, le climat s’est mis de la partie, arrosant copieusement les récoltes fauchées à travers de fréquents et violents orages. Les intempéries, arrivées par surprise, n’ont laissé aucune chance aux agriculteurs d’amasser la récolte, pas encore complètement asséchée à cause des baisses de températures qui ont ralenti le processus. Aussi, le pourrissement et la moisissure du foin étalé et mouillé par les averses, s’enclenchent aussitôt après le passage de l’orage ; cela, au même titre que celui bottelé et non encore engrangé. Les agriculteurs qui ont semé leurs champs de fourrage, notamment de l’avoine, une espèce très fragile qui pourrit rapidement, hésitent à procéder à l’opération de fauchage, qu’ils retardent au maximum en attendant la stabilité du climat, moment qui interviendrait après la période de transition climatique, qui prend fin d’habitude en début juin. Malheureusement, dans ce cas de figure, les épis du fourrage (avoine) s’ouvrent après maturité et lâchent les grains qui composent la matière essentielle et la plus importante, étant nutritive et indispensable pour l’embouche et l’engraissement du cheptel. En perdant ses grains, la récolte du fourrage perd de sa valeur nutritive et doit être compensée par d’autres aliments de bétails tels que l’orge, l’avoine engrangée ou le son, qui coûtent les yeux de la tête.

Oulaid saoualah

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