En marge de sa visite d’inspection du chantier de modernisation de la route des gorges de Kherrata, entreprise mercredi passé le wali a abordé plusieurs points importants ayant trait à la vie quotidienne et aux préoccupations premières des citoyens de sa wilaya, notamment les solutions qui peuvent être apportées dans l’immédiat pour réduire les bouchons sur la RN9.Cette route draine, quotidiennement, un trafic qui franchit facilement la barre des 22 000 véhicules, particulièrement en période estivale avec un pourcentage élevé de poids-lourds. Avec ce nombre important de fréquentations, les bouchons sont légions sur cet axe, surtout durant l’été ainsi, le déplacement des gens et des marchandises sur cette partie de la RN9 est devenu très pénible à cause de la densité de la circulation, même les urgences ne sont pas assurées, telles le déplacement de malades et de parturientes en direction des différents hôpitaux de la région ; c’est le tableau brossé en période normale, car, quand des protestataires viennent à couper cet axe, ce qui est fréquent, et avec l’impassibilité des autorités, c’est le cauchemar assuré pour les milliers d’usagers ! D’abord, pour franchir la station balnéaire de Tichy, il faut une bonne dose de patience, car les voitures qui stationnent aux abords de la route gênent grandement l’évolution des autres véhicules ! Une fois cette étape franchie, la fluidité de la circulation ne connait aucun obstacle jusqu’à Aokas, où les travaux interminables du confortement du versant montagneux précédent le tunnel qui est en chantier,sotn toujours en cours, puis c’est l’accalmie jusqu’après Souk El-Tenine. C’est à partir de ce point que les choses se gâtent grandement ! La route sinueuse et en double-sens présente les plus grandes difficultés ; le nombre élevé de poids-lourds surchargés sur ce tronçon ralentit considérablement la circulation, ce qui ouvre la voie à tous les aléas ; des chauffards, pressés et avinés pour la plus part, et, aidés par l’absence des autorités, osent des manœuvres de dépassement plus folles que dangereuses.
La hantise des bouchons
Après Darguina, c’est la route menant vers la cascade de Kéfrida qui ralentit substantiellement la circulation. À Bordj-mira, à l’entrée du tunnel de Kherrata, avec la fermeture de la route des gorges, c’est le bouchon assuré ! Au moindre accident ou panne, la circulation dans le tunnel s’arrête net pour plusieurs heures, puisque, même le camion remorqueur de la DTP, stationné à Bordj-mira, trouve des difficultés à se faufiler entre les véhicules qui bloquent tout dans les deux sens. Parfois, les bouchons peuvent durer plusieurs heures avec tous les désagréments que cela engendre ! La prolifération des poids-lourds, des chauffards et des embranchements et l’insuffisance des points de contrôles routiers font de la RN9 la route la plus surchargée d’Algérie en été. Pour certains, la solution passe inexorablement par l’interdiction du tronçon Souk El-Tenine – Kherrata aux poids-lourds, autrement dit, leur déviation via la RN75. Alors que pour d’autres, leur circulation doit être seulement réglementée pour ne pas trop pénaliser les échanges entre le port de Béjaïa et l’Est du pays. Questionné sur ce sujet, le wali a rejeté catégoriquement toutes ces recommandations. Pour lui, les citoyens et les P/APC concernés ont le droit de suggérer, mais c’est aux hautes autorités du pays de trancher cette question. Selon lui, il n’est question ni de dévier les poids-lourds ni de réglementer leur circulation durant cette période. L’affectation de trois trains pour assurer le transport à partir de Béjaïa en direction de Sétif via Bouira et Bordj Bou-Arreridj est la solution préconisée par le wali pour réduire, un tant soit peu, la densité de la circulation. Apparemment, cette proposition parait susceptible d’alléger sensiblement la circulation, si elle est traduite impeccablement sur le terrain. Un train pour voyageurs assurera, dans les deux sens, la desserte Sétif-Béjaïa, ce qui permettrait aux milliers d’estivants qui viennent de l’Est de se déplacer sans leurs véhicules, un autre train assurera le transport des céréales, ce qui réduirait de beaucoup le déplacement des semi-remorques (la charge d’un train de deux wagons équivaut à celle de 55 camions) et un troisième train sera affecté pour le transport des produits pétroliers. Mais pour ce faire, il faudrait attendre le feu vert du ministre des Transports, et aussi la mise en place de mécanismes adéquats pour organiser les opérations de chargement et de déchargement. Mais le tout, est de prévoir si les vacanciers qui auront besoin de leurs véhicules pour se déplacer dans la région de Béjaïa, et surtout, les acteurs économiques adhéreraient à cette solution ! En tous les cas, les habitants de la région s’attendent à un autre été chaud à tous points de vue !
Saïd M.
