Même si le séisme de magnitude 5,3 sur l’échelle de Richter, qui a frappé la localité de Mihoub dans la wilaya de Médéa, dimanche dernier, n’a provoqué ni dégâts matériels ni fait des victimes dans la wilaya voisine de Bouira, mais la psychose s’est sérieusement emparée de la population de l’ouest et du nord de la wilaya, qui ont fortement ressenti la secousse mais aussi les nombreuses répliques, souvent assez fortes. D’après les statistiques publiées par le centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique, (CRAAG) la terre a tremblé au moins 16 fois consécutives après la première secousse du dimanche dernier. C’est ainsi que les habitants des localités d’Aïn-Bessem, Bir Ghbalou, El-Khabouzia, Lakhdaria, Souk El-Khmis et même au chef-lieu de la wilaya, continuent de vivre au rythme des répliques. La proximité de la wilaya de Médéa, particulièrement de la localité de Mihoub (frontalière avec la commune d’El-Khabouzia de la wilaya de Bouira), fait que ces localités sont systématiquement touchées par chaque mouvement du sol avec presque la même magnitude qu’au niveau de l’épicentre. Mercredi dernier, la terre a encore tremblé. Une réplique de magnitude 4,2 sur l’échelle de Richter a été enregistrée dans la soirée vers 23h30, près de la localité de Mihoub. Cette nouvelle secousse tellurique, qui a été ressentie jusqu’aux communes de l’Est de la wilaya de Bouira, a également provoqué un état de psychose au sein de la population, qui n’arrive pas à comprendre pourquoi la terre trouble en continue avec une magnitude qui ne descend pas de la barre de 3 ou 4 sur l’échelle de Richter. Dans la ville d’Aïn-Bessem et depuis la semaine dernière, au moins sept personnes ont été évacuées sous le choc, par la Protection civile vers le service des urgences. Fort heureusement, aucune perte humaine ni effondrement de maison n’ont été enregistrés au niveau de la wilaya de Bouira. À noter, par ailleurs, que les citoyens des villes d’Aïn-Bessem, Bir-Ghbalou et Lakhdaria ont enclenché immédiatement après l’annonce du tremblement, une vaste opération de solidarité en acheminant des couvertures, des vêtements et des produits alimentaires au profit des sinistrés du tremblement dans la localité de Mihoub, et dont certaines familles ont été hébergées à Bouira.
Les assurances du CRAAG
Pour sa part, le directeur général du CRAAG, M. Abdelkrim Yelles, qui s’est exprimé récemment sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, est revenu sur les causes scientifiques et géologiques du séisme survenu dans la région de Médéa. Pour l’intervenant, ce nouveau séisme s’inscrit dans le cadre de l’activité sismique du nord du pays. «Cette activité représente essentiellement l’activité sismique que connait l’Algérie elle se focalise dans plusieurs régions du nord du pays. Nous avions enregistré des secousses à Blida, Sétif, Béjaïa, Boumerdès et maintenant à Médéa. Cette activité se manifeste au quotidien et aujourd’hui y a près de trois secousses qui sont enregistrées quotidiennement et plus de 100 secousses par mois, mais qui ne sont pas ressenties par les citoyens», a indiqué M. Yelles. Le même responsable a souligné que l’activité sismique enregistrée ces derniers jours est un phénomène normal qui s’explique par la collusion et la convergence des deux continents Africain et Euro-Asiatique. «Cette activité n’est pas récente et elle se manifeste depuis des millions d’années. Elle permet le relâchement de l’énergie sismique dans cette zone», a-t-il ajouté. M. Yelles a, par ailleurs, livré quelques conseils et recommandations sur le comportement à avoir en cas de tremblement de terre. «Il n’y a que le sang froid qui permet d’avoir le meilleur comportement. De toutes les manières, lorsque vous êtes dans des édifices à plusieurs étages, il faut éviter de prendre les escaliers. Il faut se mettre dans une zone où il existe un pilier ou autre et attendre que la secousse se produise», a ainsi indiqué M. Yelles.
O. K.