“Silmane Azem, Allaoua Zerrouki chantent Si Mohand U Mhand”

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Le journaliste-écrivain Rachid Mokhtari a fait une thèse sur l’intérêt que portent Slimane Azem et Allaoua Zerrouki à Si Mohand U Mhand en tant qu’homme et poète.Le livre qui est apparu aux éditions Chihab a été dédicacé hier par son auteur à la maison d’édition APIC en présence d’hommes de lettres, de musicologues et des amateurs de la poésie kabyle. Un débat a été ouvert sur la relation et la rencontre de Azem et Allaoua dans l’œuvre « mohandienne ». Selon Mokhtari, Allaoua interprète la partie du répertoire du poète où il aborde des sujets érotiques en évoquant la femme. Ce qui le différencie de Azem, qui lui s’intéresse beaucoup plus à sa vie privée.De nombreuses personnes illustres se sont inspirées de Si Mohand U Mhand, mais Rachid Mokhtari a favorisé des artistes de l’exil pour faire son étude et finaliser son œuvre. « Les créateurs de la chanson kabyle de l’exil… ont repris en chansons, adaptées selon leur goût, leur personnalité, leur expérience de l’exil, leur sensibilité, un certain nombre des “Isfra” de Si Mohand U Mhand…Leur exil qu’ils ont chanté pour en exorciser le poids des douleurs et des blessures affectives trouvait, dans les « Isfra », l’héritage malheureux d’un peuple déraciné, errant d’abord sur le sol d’un pays rendu méconnaissable puis embarqué dans des cales de bateaux pour offrir leurs bras aux mines anthropophages et aux usines insatiables de la Métropole coloniale… « , écrit-il.En parlant de Slimane Azem, Mokhtari estimera que ce dernier a fait du maître « la matrice poétique ». Parmi les vers de Si Mohand U Mhand adaptés par Azem dans la chanson, nous renseigne l’invité d’APIC et Chihab éditions, on trouve : « L’exil blesse mon cœur », « Lghorba tejreh ul iw », « Je suis toujours étranger », « Aqli mazal i d aghrib », « L’exil m’a définitivement condamné », « Laghorba tehkem felli », « C’est en exil que réside mon cœur », « Di lghourba i gezdagh ul iw » et tant d’autres.L’écrivain parlera également de Zerrouki Allaoua, artiste au parcours atypique dans la chanson algérienne d’expression kabyle. Les textes adaptés du poète interprétés par Allaoua ont, selon Rachid Mokhtari, la particularité d’être construits de nombreux vers voyageurs de Si Mohand U Mhand, que l’artiste invoque de mémoire, pour exprimer des situations d’intense émotion ou d’un envoûtement tel que les mots emmagasinés dans sa mémoire sensible reprennent vie dans un contexte qui n’est pas le leur.Zerrouki Allaoua, rapporte le conférencier, choisit beaucoup plus des textes du poète qui évoquent la bien-aimée. Il chante « La lettre de la bien-aimée », « Tabrats n taâzizt », « Ô bien aimée », « Ay aâziz », « L’amoureux du bal », « Yaâceq di l bal », « Fille de mon pays », “Bent baladi » et autres.

Fazila Boulahbal

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