Grine contrarié hier à Tizi-Ouzou

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Le ministre de la Communication, Hamid Grine, était hier à Tizi-Ouzou pour lancer la saison estivale, à partir de la plage Le caroubier du centre-ville d’Azeffoun.

Après une courte visite aux stands installés aux abords de la plage, qui proposaient des expositions de produits artisanaux, de matériels de natation et de plongée sous-marine et de secourisme en mer, les hôtes d’Azeffoun ont découvert le programme culturel, sportif et ludique concocté par les organisateurs et qui s’étalera sur toute la saison. Le P/APC d’Azeffoun prit ensuite la parole pour souhaiter la bienvenue à ses hôtes. Pour sa part, le ministre de la Communication, Hamid Grine, dira, paraphrasant le maire : «Je suis heureux d’être parmi vous et permettez moi de redire que cette grande région fait partie de la grande Algérie. Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à compter le nombre d’intellectuels et de grands artistes qui y sont nés et qui ont contribué au rayonnement de toute l’Algérie. El Anka, Lamari, Abderhmane Aziz et Tahar Djaout pour ne citer que ces noms, sont tous nés dans cette grande région». Puis le ministre annoncera l’ouverture solennelle de la saison estivale 2016.

Profitant de sa présence à Azeffoun et voulant rendre hommage à feu Tahar Djaout, l’illustre écrivain journaliste assassiné par les hordes terroristes en mai 96, le ministre a décidé de se rendre dans son village natal pour se recueillir à sa mémoire.

Il a été empêché d’acceder à Oulkhou

Avant d’arriver à destination de quelques kilomètres, la délégation ministérielle trouva la route barricadée de troncs d’arbres par les villageois d’Ighil Mhend, dans la commune d’Aït Chafaa. «La délégation ne passera pas», tonnaient-ils. Le ministre n’hésita pas à descendre de sa voiture pour aller écouter les doléances des citoyens : «Ces terres où l’État veut implanter une zone d’extension touristique appartenaient à nos grands parents et à nos parents. On nous a expropriés pour un dinar symbolique et maintenant on l’attribue à des investisseurs pour construire des hôtels et se faire de l’argent sur notre dos. Ces terres sont à vocation agricole et nous appartiennent. Nous ne voulons pas de cette ZET». Le ministre s’engagera alors à transmettre la doléance des protestataires aux responsables compétents et le représentant des protestataires lui promit de demander aux villageois de rouvrir la route. Mais ces derniers refusèrent catégoriquement. Mais avant même que leur représentant ne transmette leur décision au ministre, celui-ci avait déjà pris la décision de rebrousser chemin. La délégation est repartie alors sur Tizi-Ouzou, sans pouvoir se recueillir sur la tombe de Djaout. Un point de presse a été organisé avec la presse locale au salon d’honneur de la wilaya.

«La maison de la presse de Tizi-Ouzou sera opérationnelle dans 2 ou 3 semaines»

À la première question venant d’un confrère sur la saleté qui prévalait à la plage «Le caroubier» d’Azeffoun, le ministre dit n’avoir rien vu car il était occupé par les festivités et les expositions. «Je n’ai pas eu le temps de visiter toute la plage. Le programme, les festivités et les expositions ont pris tout mon temps», a-t-il lancé au journaliste. Concernant la question relative au quotidien arabophone El Khabar, le ministre était catégorique : «Je n’ai rien à dire à ce sujet. Le dossier est au niveau de la justice. Nous attendons comme tout le monde sa décision». Interpellé par un autre confrère sur la maison de la presse baptisée au nom du journaliste Malik Ait Aoudia et qui est achevée depuis 7 mois, mais qui demeure non opérationnelle, M. Hamid Grine a annoncé : «Elle le sera dans 2 ou 3 semaines. Il y avait eu quelques contraintes, mais à présent elles sont toutes levées». Sur un autre volet, à savoir la suppression de certaines TV privées, l’hôte de Tizi-Ouzou rétorquera : «Ce sera à l’autorité de régulation de la corporation d’en décider. Nous n’allons pas faire le ménage mais nous veillerons au respect du règlement. Les télévisions qui ne portent pas atteinte aux fondements de la République n’ont rien à craindre». Au sujet des journalistes d’El Khabar et d’El Watan empêchés d’aller couvrir les funérailles du président de la République Arabe Sahraoui Démocratique (RASD), le ministre a déclaré : «Permettez-moi de préciser que ce n’est pas toute la presse qui est partie couvrir ces funérailles. Les deux journalistes, s’ils avaient les accréditations, auront pu s’y rendre. Le Premier ministre est pour la liberté de la presse». Le ministre annoncera, par ailleurs, que la radio locale de Tizi-Ouzou émettra en H24 à partir de maintenant. Une visite y a, d’ailleurs, été effectuée.

Hocine Taib.

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