Depuis hier, le mois de Ramadhan a repris ses droits dans la vie des musulmans.
Paradoxalement, durant toute cette période, il y aura, d’un côté les commerçants véreux qui doubleront leurs prix de vente et, de l’autre, il y aura ceux qui puiseront de leurs fonds pour rendre le sourire aux familles nécessiteuses. Dans le cadre de cette solidarité les institutions étatiques sollicitent les âmes charitables pour aider les plus démunis. Outre les couffins de Ramadhan, les restaurants Errahma, il y a, également, l’organisation d’une foire économique au profit des ménages des basses et moyennes couches. De la viande rouge à 750 dinars, du poulet à 260 dinars et de l’escalope de dinde à 550 dinars le kilogramme, ce sont, là les prix proposés à la grande surface du lac de Béjaïa où se tient, depuis hier, une foire économique baptisée «consommons algérien» organisée, par la chambre du commerce et de l’industrie, pour permettre aux familles démunies de passer le Ramadhan dans la dignité. Bien entendu, cela n’a été rendu possible que grâce à la forte participation des opérateurs locaux qui y ont étalé leurs produits à des prix abordables. Pourtant il n y avait pas l’affluence attendue en ce premier jour de ramadhan. Ce qui n’était pas le cas de l’autre côté de la wilaya, au marché hebdomadaire de Souk El-Tenine, où les prix sont aussi abordables que ceux proposés à la grande surface du Lac. Dès huit heures du matin, les revendeurs de viande ont été pris d’assaut et il ne restait, deux heures plus tard, que quelques morceaux, étalés ça et là. La frénésie des achats, qui tient, à chaque mois de Ramadhan, les citoyens, est, apparemment, de retour. Il n’y a pas que la «fièvre acheteuse» qui fait son apparition en ce mois de piété il y aussi le changement de comportement des uns et des autres. Il est vrai que le comportement excité des gens s’explique par le sevrage qui influe sur leur système nerveux mais celui des commerçants, qui saisissent l’occasion pour augmenter anarchiquement les prix, est plutôt perçu comme une arnaque qui ne dit pas son nom. Fort heureusement que le mois de Ramadhan n’a pas seulement des points négatifs, il a également ses points positifs, dont cette initiative de la chambre du commerce et de l’industrie qui a ouvert la foire économique. La solidarité retrouve ses lettres de noblesse, l’espace d’un mois. Beaucoup d’associations ont commencé depuis hier, à distribuer des couffins de denrées alimentaires et à assurer le dîner de rupture de jeûne dans les restaurants «Errahma». Il y aura plus d’une trentaine de milliers de couffins de solidarité qui seront distribués durant ce mois de Ramadhan et une quarantaine de restaurants Errahma qui ouvriront leurs portes à travers les différentes communes de la wilaya.
A. Gana