«Les fléaux sociaux doivent être l’affaire de tous !»

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Dans cet entretien, M. Ouyahia Slimane, maire de Yattafen, commente l’état des lieux qui prévaut dans sa municipalité. Il avoue que les fléaux sociaux rongent la localité et appelle à une prise de conscience collective. Il évoque également d’autres sujets relatifs à la gestion de la municipalité.

La Dépêche de Kabylie : En mars dernier, le siège de l’APC a été cadenassé par le comité de village d’Aït Daoud, après discussion vous avez fait des promesses de satisfaire leurs revendications. Où en sont les résultats ?

M. Ouyahia Slimane : En effet, il y a eu fermeture de la mairie ce jour-là les citoyens avaient des revendications. Pour cela, j’avais demandé un délai de deux mois, la population m’en a donné trois mois pour leur règlement, ceci concernant les problèmes locaux. Pour ce qui est du mur de soutènement au lieu-dit El Djamaa At Hemlat, l’entreprise a été engagée et les travaux sont en cours. Les deux abris-bus Bouzid et At Moussa ont été mis en place et réalisés. Pour ce qui est du stade Tala Melloulen, nous l’avons entamé.Donc, ces projets sont lancés par l’APC. Je me suis déplacé avec la délégation, nous avons rencontré les directeurs de wilaya de chaque secteur. Le DMI en personne a promis, devant eux, que le projet du gaz de ville se poursuivra, du côté de celui de l’agriculture, où il nous reste 1 km 200 de piste à réaliser au village Tazaghart. Pour ce qui est du téléphone, le directeur d’Algérie télécom nous a promis que la 4G sera placée au village Aït Daoud.

Concernant le stade, la 1ère enveloppe allouée est de 580 millions de centimes. Nous savons que cette somme ne suffira pas pour la réalisation du stade, car l’assiette est située sur un terrain accidenté. Mais ce qui est malheureux, c’est qu’il y a des gens qui distillent de fausses informations.

Vous parlez de fausses informations. Sous entendez-vous qu’il y’a manipulation ?

Chacun le comprend à sa façon : c’est la campagne électorale, c’est un problème dans cette aire de jeu. Il y a des élus qui, quand nous nous réunissons en assemblée, votent tout, que ce soit sur les projets ou les différents budgets, BP, BS ou autre. Mais après… Il y a des élus manipulateurs et malintentionnés.

Si on parlait des PCD, comment se fait la répartition ?

Concernant les projets, il n’y a pas que les PCD, tout ce qui concerne la gestion de la mairie, on tient une assemblée, je fais appel à mon exécutif ainsi que les autres membres de l’assemblée. Je leur donne jusqu’à 3 à 4 mois à l’avance pour me soumettre leurs propositions. Concernant les comités de villages, ce sont eux qui font leurs propositions et classent les projets par ordre de priorité. Les PV sont là pour témoigner, car des gens disent l’APC de Yattafen est une APC «n lehyud» (de murs). Non, l’APC n’a jamais proposé un mur à réaliser. On réalise un mur dans la commune sur la base d’un écrit d’un citoyen ou d’un comité. Nous, nous faisons que satisfaire leurs revendications et demandes.

Selon les dires des citoyens, lors de l’avant-dernière assemblée, un élu vous a interpellé sur votre bilan…

En effet c’est un élu du FFS. Mais le bilan est très clair. Nous rendons compte à la wilaya et à la population. Maintenant à cet élu, quand il signe le BP (budget primitif) ou le CA, tout ça veut dire qu’il approuve, tout comme l’assemblée. Aussi, l’élu FLN annonce dans la rue et les cafés qu’il ne fait plus partie de l’assemblée, qu’il a quittée, mais la prime il l’encaisse chaque fin de mois.

Au début de votre installation, vous avez confié la délégation de signature à un des élus, puis vous la lui avez retirée quelque temps plus tard pour la lui redonner encore…

Pour la délégation de signature, je l’ai donné à tout l’exécutif. J’ai donné la délégation à un vice-président (indépendant), puis deux élus m’ont fait un écrit sur ce vice-président, alors j’ai pris la décision de la lui retirer. Après réflexion, un mois après, je l’ai lui remise. Enfin, que puis-je dire, pour ce qui est de mon exécutif, c’est tout ce qu’il y a (daya id d-tefka teswa3t).

Concernant les projets, beaucoup a été dit sur la conduite d’eau d’Aït Saâda et de Souk El-Hed…

La conduite d’AEP au niveau de la commune est très ancienne et vétuste, c’est la population qui l’avait réalisé qui a creusé etc. À l’arrivée du nouveau comité ils ont vu avec M. Hamag, M. Berzouk, à la wilaya au ministère, ils ont pu la décrocher et elle a été réalisée durant mon mandat. Certes le manque d’eau à Aït Saâda n’est pas encore réglé à 100%, mais le village a comme même de l’eau, disons à 80%. Ce qu’on peut dire c’est qu’il n’y a plus de piquage illicite depuis l’installation de la nouvelle conduite. Pour ce qui est du chef-lieu Souk El-Hed, il y a une nouvelle conduite qui viendra directement de la station de Souk El Djemaa sans passer par Oued Slid comme l’ancienne. Les travaux sont à 90%.

Qu’avez-vous fait ou comptez faire pour les logements de fonction des enseignants au niveau des écoles primaires qui sont justement inhabitées et dont les ex-occupants ne sont plus dans ces écoles ?

C’est un problème qui existe depuis très longtemps. Pour le logement, il y a la direction de l’éducation qui doit assumer. Je ne peux pas me substituer au chef d’établissement. C’est à celui qui a donné la décision d’attribution du logement de fonction de demander des comptes et les clés.

Il y a combien de logements (dans l’enceinte des établissements) fermés au niveau de la commune ?

Il y a exactement 11 logements à travers toute la commune. Selon la circulaire qui nous ai parvenue, un enseignant en fonction est dans le droit de prendre un logement, mais celui qui n’est plus dans l’éducation est dans l’obligation de remettre les clés et libérer ce logement.

Le chef-lieu de votre localité a été cité lors de la visite du wali comme étant la Colombie…On parle même des boxes que vous avez attribués dans le cadre des 100 locaux du président de la République qui ne sont pas épargnés par les fléaux…

Il faut que les gens sachent que ces boxes sont entre nos mains, nous ne fuirons pas. Mais il faut que la population donne un coup de main. Il ne faut pas qu’on pointe du doigt le maire seulement, la population doit se mêler aussi. Dans les assemblées que nous faisons, nous avons abordé et discuté plusieurs fois de ce problème, même à la wilaya. On parle de Souk El-Had, chef-lieu de Yattafen surnommé la Colombie. C’est vrai, c’est au vu et au su de tout le monde, mais quand on porte plainte, il n’y a que la mairie qui est visée du doigt. Certes le maire dépose plainte, mais la population aussi doit le faire. On doit tous s’entraider et pour vous dire ça ne se passe pas seulement au chef-lieu, car même les villages et les autres communes sont touchés. Moi je parle en général, les services de sécurité font leur travail, mais à chaque fois qu’ils viennent ici, ces vendeurs sont avisés par téléphone portable. C’est le travail de toute la population, il n’y a pas que tel ou tel projet pour lequel la population doit s’inquiéter. Même ces fléaux elle doit s’en inquiéter, ce n’est pas seulement le 1er magistrat de la commune que je suis qui doit se pencher sur ce problème. Que j’aille déposer plainte contre X ou Y, il y a un travail de coulisse qui se fait et moi aussi j’ai des enfants, j’ai une famille, et la population et les comités de villages doivent aussi nous aider. Nous à l’APC, nous avons fait des écrits suite aux réclamations des citoyens, mais moi j’attends les citoyens se montrent concernés, soucieux et se mobilisent derière nous car tout le monde est concerné par cette affaire.

Un mot pour conclure… Je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer.

Entretien réalisé par M’hena B.

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