Les agriculteurs de Bouira et de Béjaïa désespèrent de voir un jour l’achèvement du périmètre irrigué d’El-Esnam. Un projet lancé en 2012 et qui devait à l’origine être réceptionné dans un délai de 30 mois.
En ce début d’été 2016, les vastes étendues de pommes de terre, de pastèque et de melon souffrent du manque d’eau et les exploitants agricoles craignent pour leurs récoltes. Selon M. Messaoud Boudehane, président de l’association des maraichers de la wilaya de Bouira, les oppositions des propriétaires terriens sont à l’origine de ce retard, ce qui a eu pour conséquence de ralentir les travaux de cet ouvrage ô combien vital pour la survie de l’agriculture de la région. D’ailleurs, le ministère des Ressources en Eaux a également prévu un autre périmètre irrigué permettant de faire la jonction entre le barrage de Tilesdit (Bouira) et celui de Tichy Haf (Béjaïa), soit une superficie de 3 820 hectares entre les daïras d’Akbou et de Tazmalt. Ce futur couloir agricole de près de 9 000 hectares pourrait, à court terme, permettre la création de milliers d’emplois. Le périmètre irrigué d’El-Esnam s’étend sur une superficie de 3 395 hectares entre les wilayas de Bouira et de Béjaïa, alimenté à partir du barrage de Tilesdit (Bechloul) d’une capacité de 164 millions de m3. Ces eaux devraient desservir une partie de la région de M’Chedallah sur une superficie de 1 600 hectares. Plus de deux milliards ont été investis dans la réalisation de cet important projet destiné à insuffler une nouvelle dynamique économique à l’agriculture de cette région jusqu’à la vallée du Sahel concernée par ce système d’irrigation. Un système d’aménagement hydro-agricole composé de rampes et de têtes d’irrigation qui est certes achevé mais le raccordement au réseau électrique, lui, se fait désirer. Prévu pour octobre dernier, ce raccordement traîne en raison d’oppositions de propriétaires terriens refusant l’implantation de poteaux électriques sur leurs domaines.
Idir Bachouche