Tamokra, une petite circonscription rurale nichée dans un massif montagneux, sur la rive droite de la Soummam, est aux prises avec d’inextricables problèmes de transport.
Les villageois nous disent éprouver toutes les peines du monde à se déplacer pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Tous les villages, nous confie-t-on, sont peu ou proue, touchés par ce problème qui semble s’inscrire dans la durée.
«En dehors du chef-lieu communal, lequel est régulièrement desservi par les fourgons de transport, toutes les autres localités font face à ce sérieux problème qui les pénalise lourdement», relève un citoyen de Bicher, l’un des villages les plus densément peuplés de la commune. «Nous sommes privilégiés, car nous disposons d’une unité de soins et d’un bureau de poste.
D’autres villages ont moins de chance et leurs habitants sont obligés de se déplacer sur de longues distances pour retirer un courrier ou bénéficier d’un soin infirmier», ajoute-t-il.
Certains villages, parmi les plus excentrés de Tamokra, à l’image de Boukerdous, Tizi Aidel ou encore Boutouab, subissent de plein fouet les affres de l’enclavement.
«En dépit des efforts tangibles des pouvoirs publics, notamment en matière de réhabilitation des chemins vicinaux, aucun transporteur n’a manifesté le moindre intérêt pour assurer ces lignes, à vrai dire, très peu rentables», fait remarquer Ahcène, un retraité du village Tizi Aidel, mais installé depuis des décennies à Akbou.
«Dans ces contrées déshéritées, c’est le royaume de la débrouille. Posséder une monture à quatre pattes est indispensable pour les travaux champêtres et le transport des charges. Pour le reste…», dira le vague à l’âme, un vieillard du village Boutouab, qui compte parmi la poignée campagnards à continuer de s’accrocher, vaille que vaille, à leur patelin.
Pour les autres, témoigne-t-on, les sirènes de l’exode sont si fortes qu’ils ont tous fini par y succomber un jour. Abandonner son clocher pour des cieux pas forcement plus clément. Telle est la douloureuse équation à laquelle sont confrontés les villageois.
N Maouche.

