Lors d’une conférence de presse convoquée à cet effet, le wali et son directeur des travaux publics avaient déclaré que les travaux de confortement de la falaise d’Aokas seront achevés avant l’ouverture de la saison estivale, et que le tronçon de route qui a été bloqué sera rouvert à la circulation dès la fin du mois de mai, soit, justement, la veille de l’ouverture officielle de la saison estivale. Or, une semaine après ces délais, hormis les filets métalliques qui ont été installés depuis belle lurette, il n’y a ni mur merlon ni réouverture de ce tronçon de la route nationale n° 9, empruntée quotidiennement par des milliers de véhicules. Il est vrai que des centaines de charges de rochers ont été acheminées vers ce site depuis plusieurs mois, pour servir à l’enrochement de la base d’un mur merlon qui sera réalisé sur une distance de 600 mètres linéaires et haut d’une dizaine de mètres. Mais, les travaux de ce dernier n’ont été entamés que depuis quelques jours comme s’il y avait une contrainte qui aurait retardé ce chantier. Entre-temps, le carrefour de Tala Khaled est devenu un véritable goulot d’étranglement pour aller vers Aokas, où se forment des chaînes de véhicules suite à la fermeture du tronçon de route sur lequel a atterri le pan de montagne qui s’est détaché en février de l’année dernière, suite à la chute de gros rocs à partir de la cime. Malheureusement, sept personnes y avaient perdu la vie et une quinzaine d’autres ont été blessées. Au lendemain de cette catastrophe, le ministre a donné des instructions pour que la voie soit rouverte dans les meilleurs délais. Il déclarera, par ailleurs, que des experts feront le point sur l’état du site montagneux et son activité sur les causes à l’origine de l’éboulement, et décider des premières mesures à prendre pour le conforter. Une année plus tard, après une opération de déroctage, un hélicoptère de la compagnie anglaise EasyJet, a été dépêché à partir de la ville française de Lyon pour installer, en usant de câbles et en opérant en vol stationnaire, des écrans pare-pierres, une sorte de filets métalliques en quatre étages. Cette première opération terminée, il a fallu attendre longtemps avant de voir ces fameux travaux de réalisation du mur merlon débuter. Il est utile de rappeler que cette partie de la route nationale n° 9 avait enregistré il y a une douzaine d’années, un phénomène naturel similaire qui n’avait pas fait, à l’époque, de victimes. En plus de ces deux catastrophes, la route est confrontée, à chaque saison hivernale, à des chutes épisodiques de pierres de petit calibre. La protection de la route et de ses usagers doit être une priorité même si, comme l’avait déclaré le directeur des travaux publics lors de ladite conférence de presse, le risque zéro n’existe pas.
A. Gana

