Les candidats replongent dans l'angoisse des révisions

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38% environ de l’effectif initial des candidats au Bac-2016 sont concernés, entre le 19 et le 23 juin, par le réexamen dans certaines disciplines, dont les sujets ont fuité.

Il s’agit des filières des sciences de la nature et de la vie, mathématiques, physique, anglais, français, histoire-géographie et philosophie pour les scientifiques, alors que les quatre dernières disciplines sont partagées avec ceux des séries de mathématiques et de gestion. Tous ces candidats s’apprêtent, de toute évidence, à retirer leur convocation, comme prévu, à partir du 13 du mois courant. Mais détrompons-nous, leurs avis sont mitigés concernant l’avantage qu’ils peuvent en tirer d’un tel réexamen.  »Est-il logique, tout d’abord, de qualifier celui-ci de nouvelle chance ou de deuxième session, alors que les épreuves précédentes ayant constitué l’essentiel de notre Bac-2016 ont été annulés », s’interrogent avec malice des scientifiques du lycée des frères Draoui du centre-ville de Boumerdès. Comme bien d’autres, ils disent clairement qu’il s’agit plutôt, en pareil cas, d’une forme de punition collective alors que beaucoup de candidats, selon eux, n’avaient point profité de la dite fraude massive. Sans tarder, cependant, ils planchent de nouveau pour décrocher ce sésame indispensable pour la poursuite des études supérieures. Omar, candidat au bac âgé de 19 ans, reconnait néanmoins qu’il revit déjà cette angoisse précédent tout examen et à laquelle presque personne, quel que soit sa compétence, «ne pourrait échapper», dira-t-il. «Une angoisse qui s’accentue encore en ces jours de carême, où l’on trouve des difficultés de choix des moments de révision», ajoutera sa camarade Fatima. Pensant différemment, certains candidats au Bac des séries mathématiques des établissements de Thenia noteront, d’un air amusant, qu’ils disposent d’une prolongation leur permettant d’optimiser leur chance d’obtenir le Bac avec une mention. Et pour un tel objectif, forts apparemment de l’expérience d’il y a peu, ils ne négligeront aucune matière puisque toute note est comptabilisée quel que soit son coefficient. «En cours d’année, j’avais inscrit ma fille, candidate au Bac gestion, aux cours de soutien de langues arabe et anglais et maintenant je dois lui trouver un précepteur de philosophie», nous fera savoir une dame du même centre urbain, enseignante elle-même dans un collège. L’on nous signale, à contrario, d’autres candidats, pas du tout satisfaits, après l’annonce officielle d’une autre session de l’examen. Cela ne peut les arranger, dit-on, car chaque fois qu’un sujet du Bac fuitait, ils répétaient avec exultation  »voici encore un home-work ». Les retardataires lors des précédentes épreuves, désormais acceptés pour ce réexamen, à l’exemple de Nabil, élève de gestion au lycée de d’El Kerma, affichent bien sûr leur contentement et peaufinent encore, eux surtout, leurs révisions en relevant en gros qu’ils ont été rétablis dans leur droit. Les littéraires, eux, non concernés par ce réexamen, semblent vivre maintenant l’angoisse de l’attente des résultats du Bac 2016, qui sera marqué d’une pierre noire comme celui de 1992.

Salim Haddou

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