Sur initiative de l’association du comité de village Thadhukli, le village Iadjaven, à la limite territoriale des communes de Maâtkas et Tirmitine, a érigé une stèle en hommage à ses martyrs, tombés au champ d’honneur pendant la guerre de 54.
Le monument dédié à ces derniers a été inauguré lors d’une cérémonie organisée tout récemment en présence de tous les citoyens du village, des autorités locales civiles, policières et militaires, des représentants de l’ONM et bien d’autres invités. Après le salut et la levée du drapeau par un groupe de jeunes policiers et gendarmes, l’hymne national et une minute de silence à la mémoire des chouhada, les présents ont eu droit à des témoignages émouvants sur leurs hauts faits d’armes et sur ceux de tous les villageois en général. A ce sujet, un homme âgé évoquera : «Notre village qui ne comptait pas plus de deux âmes pendant la révolution, a pu quand même sacrifier pour la patrie 23 de ses meilleurs et courageux fils. Il n’y a pas une famille qui ne compte pas deux ou trois chahid. En une seule journée, celle du 26 septembre 1956, 14 jeunes ont rallié les djebels à la fois. Ceci, au moment où tous les villageois, hommes et femmes, contribuaient par le renseignement, l’approvisionnement en nourriture, la surveillance des mouvements de l’ennemi… etc. Même les immigrés apportaient leur apport financier. Ce qui nous a valu une répression féroce de la part des forces coloniales, bombardements, incendies des maisons, tortures, emprisonnements… etc.» Le même témoin précisera que toutes ces exactions n’ont pas altéré le courage et la détermination des valeureux moudjahidines pour infliger des pertes considérables à l’armée française lors d’innombrables batailles. II citera parmi tant d’autres celle du maquis entre les villages Iadjaven et Issoubaken et celle du lieu appelé «Ahechadh». De son côté le président de l’association «Thadukli», M. Derriche Slimane, soutiendra : «De tous les moudjahidines du village, seul El hadj Dehoum Ali, qui vit à Alger, est encore en vie et si on n’organise pas de tels évènements, la mémoire collective du village va finir par disparaître. Alors il est grand temps de la préserver. Cette stèle réalisée en collaboration avec l’APC est notre première action dans ce sens. La prochaine étape, nous allons la consacrer à l’écriture de l’histoire du village».
Said A.