La wilaya de Bouira a bénéficié en juillet 2015, d’une assiette de terrain pour une nouvelle zone industrielle située dans la région Sud, dans la commune de Dirah, au lieu-dit Lachouaf. Ce vaste terrain, situé au bord de la RN8 (Alger-Boussaâda) et tout proche de la ville de Sidi Aïssa, dans la wilaya de M’Sila, s’étend sur 800 ha de surface extensible. Cette future zone industrielle qui s’ajoute à celle située au Nord de la wilaya (localité de Sidi Khaled, commune de Oued El Berdi), d’une superficie de 415 ha, et aux 12 zones d’activité réparties sur l’ensemble de la wilaya, est censée recevoir de nouveaux investissements industriels susceptibles de créer des milliers d’emplois. Cependant, aussi bien dans la zone industrielle d’Oued El Berdi que dans les zones d’activités, plusieurs projets validés depuis des années ne se sont pas encore concrétisés sur le terrain. Ce qui a amené le wali de Bouira, M. Nacer Maaskri, à projeter une opération d’assainissement du foncier industriel, d’autant plus que de nouvelles demandes d’investissements industriels ou agroalimentaires se sont exprimées au cours de ces dernières années. Au vu de sa position stratégique proche de la capitale, voie de passage vers tout l’Est et le Sud-est Algérien, et au vu des infrastructures de desserte dont elle dispose (autoroute, chemin de fer), la wilaya de Bouira recèle toutes les potentialités pour devenir un grand pôle d’investissements, complétant ainsi sa vocation essentiellement agricole. S’agissant de la nouvelle zone industrielle de Lachouaf, outre qu’elle se situe au bord de la RN8, elle s’ouvre également sur l’autoroute et la voie ferrée des Hauts Plateaux, à 30 km de distance, dans la ville d’Aïn Lahdjal, comme sera desservie par la quatrième rocade autoroutière reliant Khemis Miliana-Berrouaghia-Bordj Bou Arréridj. De même, une voie de chemin de fer Bouira-Sour El Ghozlane-Aïn Lahdjal, passant par la ZI de Lachouaf, est au stade de l’étude. Le Conseil national des investissements (CNI) a déjà donné son aval pour la création de la zone industrielle de Lachouaf. Néanmoins, le terrain en question est revendiqué par pas moins de 500 familles, refusant ainsi la réalisation de la zone industrielle sur une propriété qu’ils jugent comme étant la leur. Une propriété « aârch » dont l’exploitation est reconnue officiellement aux agriculteurs de la région par une délibération de l’APC de Dirah en date du 4 mai 1980. La délibération de la commune a considéré ces terres comme propriété Melk (privée) non titrée, exploitée par des familles de la région depuis plus de cent (100) ans. En septembre 2004, un projet de développement rural a été conçu pour cette localité par la subdivision de l’agriculture de Dirah, le Haut-commissariat au développement de la steppe et l’APC de Dirah. Ce projet a dégagé une superficie agricole globale de 1 500 ha et une superficie irrigable de 120 ha, tout comme il a établi le nombre de tête de bétail à 1 100. Le projet comptait des ouvrages d’irrigation (canaux d’irrigation, aménagement de source, puits pastoral, mare), des travaux de conservation des eaux et du sol (CES), des logements ruraux, l’installation de l’énergie solaire et des travaux d’aménagement de piste. Pour faire valoir ce qu’ils estiment être leurs droits, les exploitants agricoles, se prévalant de statut de propriétaires, ont saisi les hautes autorités de la wilaya, les ministères de l’Agriculture et de l’Industrie et les médias, présentant des documents qui, à leurs yeux, établissent leur droit de propriété sur les terres constituant le projet de la zone industrielle.
D. M.
