Les mendiants écument les rues de la ville

Partager

Avec l’arrivée du mois sacré du Ramadhan, mois de piété et de générosité, le nombre de mendiants explose littéralement dans toutes les villes du pays.

Ce fléau est observable de manière accrue, bien entendu, pendant le mois de carême, où les places publiques, les perrons des mosquées et les rues, en particulier, deviennent des coins de prédilection de dizaines de mendiants, constitués de femmes en majorité dont quelques unes portent des bébés pour apitoyer les passants. La ville de M’Chedallah, située à 50 kms à l’Est de Bouira, n’échappe pas, non plus, à ce phénomène. Comme nous l’avons remarqué en ce début de Ramadhan, le nombre de mendiants a augmenté sensiblement dans cette agglomération, chose qui s’explique par l’entrée de ce mois de piété où les fidèles jettent du lest, en offrant des aumônes aux pauvres et aux nécessiteux. Et c’est l’aubaine tant attendue par les quémandeurs et les quémandeuses, qui supplient les passants de leur donner une obole. Néanmoins, le commun des citoyens n’arrivent, toutefois, pas à distinguer entre les vrais et les faux démunis. Difficile de juger les uns et les autres sur leur simple apparence ou comportement. Cependant, les mauvaises langues racontent qu’il existe parmi ces individus ceux qui ne sont pas vraiment dans le besoin. Ils font cela pour amasser de l’argent et vivre à l’ombre des gens honnêtes. Quelques femmes plus astucieuses que jamais, et en véritables metteur en scène, « jouent » des pièces émouvantes face à des passants apitoyés et totalement solidaires, lesquels se trouvent émus de voir des femmes habillées en nippes avec des enfants en bas âge, faire la manche. Certes la scène est douloureuse, mais le doute subsiste encore chez beaucoup de gens. Dans la foulée, certains mendiants, tellement ils occupent quotidiennement les mêmes lieux, finissent par s’attirer le doute des gens, qui voient en cette pratique une profession « rémunérée » sans aucun effort en contrepartie! « Il ne manque que la déclaration à la caisse d’assurance sociale! », ironisent certaines personnes. Par ailleurs, comme il est connu, ce ne sont pas seulement les rues et les places publiques qui sont occupées par ces mendiants à longueur de journée, bien plus, ces derniers se rabattent, également, sur les routes à fort trafic routier. C’est le cas sur les RN 5 et 15. Cette pratique préjudiciable et aux automobilistes et à ces personnes, est apparue récemment, surtout à l’arrivée des réfugiés syriens qui « excellent » en la matière. Enfin, il est à noter aussi que malgré les apparences, la paupérisation des pans entiers de la société est une réalité dans le pays. L’on dénombre déjà quelque 14 millions de personnes pauvres en Algérie, selon les dernières statistiques communiquées. Et c’est déjà effarant.

Y. Samir

Partager