Les éléments de la sûreté de daïra de Sour El-Ghozlane, à une quarantaine de kilomètres au Sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, viennent de réussir un véritable coup de filet dans le milieu du crime organisé.
En effet, un réseau national de contrebande et de trafic de véhicules a été démantelé avant-hier dimanche. Pas moins de 65 véhicules de différentes marques, dont des Mercedes, jaguar, Toyota, Nissan, Peugeot et Volkswagen, en plus de documents administratifs et du matériel informatique, ont été saisis. Dix personnes âgés entre 25 et 60 ans, impliquées dans ce trafic, ont été également interpellées par les services de la police, tandis qu’une autre est actuellement en fuite et demeure activement recherchée, a assuré hier, le commissaire Belabbès Mohammed Arab, chef de la sûreté de Sour El-Ghozlane. Ce même groupe s’est spécialisé dans le trafic de documents officiels de véhicules importés de l’étranger et de véhicules neufs, pour les écouler, par la suite, dans les marchés d’automobiles nationaux. Selon le commissaire Belabbès, il s’agit du fruit d’un long travail de recherche et d’investigation enclenché depuis le mois de février dernier. «C’est suite à des informations qu’on a reçues le mois de février dernier, qu’on a enclenché notre enquête en collaboration avec les services administratifs et judiciaires compétents. L’enquête nous a conduits vers plusieurs wilayas du pays, où on a justement saisi les véhicules en question. Le réseau de malfaiteurs agissait non seulement sur le territoire national, mais aussi à l’étranger où une équipe était chargée d’envoyer des véhicules, une autre de la falsification des documents notamment au niveau des douanes et des services des cartes grises, tandis que la troisième s’occupait de la commercialisation à travers tout le pays de ces véhicules. D’ailleurs, les voitures saisies, nous les avions récupérées à travers 10 wilayas du pays dont Bouira», ajoute le même responsable. Notre interlocuteur assure, par ailleurs, que les malfaiteurs utilisaient des procédés très développés inspirés des méthodes de spécialistes de contrebande en Europe de l’Est. «Ils utilisaient des méthodes très développées et très difficiles à décrypter, mais grâce à la coordination entre les différents services, nous avions réussi à démanteler le réseau», précisera-t-il. Pour l’identité des membres de ce groupe, notre interlocuteur affirmera qu’ils sont issus de plusieurs wilayas et qu’un immigré figure parmi eux. Les principales têtes de ce réseau sont de Sour El-Ghozlane, dont des fonctionnaires de la daïra et de la mairie. «Pour l’instant, nous ne pouvons pas dévoiler l’identité des éléments interpelés», nous dira le même responsable, tout en assurant que l’enquête est toujours en cours. À noter que les dix individus arrêtés dans le cadre de cette affaire ont été présentés, hier matin, devant le procureur de la République près le tribunal de Sour El-Ghozlane. Ces derniers seront poursuivis pour constitution de groupe de malfaiteurs, faux et usage de faux et contrebande. Le parquet a ordonné leur mise en détention en attendant la fin de l’enquête. À noter, pour rappel, que durant le mois de novembre 2014, un autre important réseau de trafic de véhicules a été démantelé à Bouira. Ce même réseau, qui activait entre l’Algérie, la Tunisie et la France, était spécialisé dans le trafic de voitures du type Peugeot 406, impliquant pas moins de 30 individus. Parmi les personnes impliquées figurent un français, un tunisien ainsi que de nombreux fonctionnaires des administrations publiques, notamment ceux des douanes, de la wilaya, de la daïra et de l’APC. Les trafiquants font passer des véhicules de marque Peugeot 406 en provenance de pays européens vers la Tunisie, avant de les acheminer d’une manière illégale par voie terrestre en Algérie. Une fois sur le sol algérien et avec la complicité de certains fonctionnaires véreux (APC, daïra, wilaya et douanes), les trafiquants falsifient les documents d’origine des véhicules et établissent de faux papiers pour ensuite les écouler sur le territoire national. Les services de la police ont pu récupérer six Peugeot 406.
O. K.