Nous le savons : la terre tremble. Le littoral algérien et tout le Nord du pays est une zone instable, à forte activité sismique. La localité de Mihoub, dans la wilaya de Médéa, où se concentre l’activité sismique depuis la secousse de magnitude 5,3, est le lieu où s’observe en permanence des répliques dont les variations sur l’échelle de Richter sont comprises dans une fourchette allant de 3 à 4,8. Nous savons aussi dans quelle inquiétude ont été plongées les populations des localités proches de l’épicentre. C’est le cas de celles du Sud de Bouira, frontalières de la wilaya de Médéa. Mais depuis la nuit du 28 au 29 mai, les mentalités de ces populations commencent à évoluer positivement, comprenant que ce qui se passe dépasse de loin les forces humaines et qu’il y a, par conséquent, lieu de se résigner. Le jeune Khaled habitant non loin de Mihoub, un village à la limite de Médéa et de Bouira, et que nous avons rencontré cette semaine, nous assurait que les répliques qui sont vécues au quotidien sont désormais bien acceptées. La preuve, c’est que leur constatation ne provoque plus de scènes de panique chez les habitants de ces villages et villes limitrophes. Pour rappel, le jour de la secousse à Aïn Bessem, comme dans de nombreuses localités du Sud de Bouira, des centaines de familles, prises de panique, avaient passé la nuit à la belle étoile. Les populations étaient tellement traumatisées que durant les jours qui avaient suivi la secousse, et à la moindre réplique, elles accouraient dehors. Selon notre source, ces répliques sont tellement courtes que mêmes lorsqu’elles atteignent des magnitudes de l’ordre de 3.3 ou 3.5, elles ne sont ressenties que faiblement. En effet, plus les répliques sont longues et les habitants des localités proches de l’épicentre et plus ces derniers les ressentent. Et plus elles sont courtes et éloignées et moins elles sont ressenties. C’est en tout cas l’explication que nous donnait notre interlocuteur.
Aziz Bey
