Le premier restaurant a été ouvert au centre-ville de Souk-El-Tenine, à la cité des 1700/50 logements juste à proximité du siège de la brigade de la gendarmerie nationale. C’est l’association Acif Ougrioune et le propriétaire du restaurant M. Hocine Menaâ qui sont à l’origine de cette initiative. C’est pour la septième année d’affilé que ce restaurant ouvre ses portes durant ce mois sacré pour servir des repas chauds et consistants aux centaines de personnes de passage et celles qui sont en situation de précarité. Les denrées utilisées pour la confection des différents mets qui composent le menu sont réunies grâce à l’aide très précieuse des mécènes de la localité car rares sont les gens de passage qui, malgré leur aisance apparente, font un geste pour apporter de l’aide à ceux qui se trouvent dans le besoin. Pour mener à bien cette action et continuer à servir des repas gratuits jusqu’à la fin du Ramadhan, les initiateurs lancent un appel à tous ceux voulant y contribuer de se rapprocher de cet établissement dans le but d’y déposer leurs aides. D’ailleurs, la commune de Souk-El-Tenine a, récemment, promis de mettre la main à la poche pour apporter une assistance à ce projet désintéressé. Ce sont presque une centaine de repas, composés d’une entrée, d’un plat de résistance et d’un dessert, que le staff habituel du restaurant sert chaque soir à l’heure de la rupture du jeûne à ceux qui franchissent le seuil de la porte de ce restaurant. Dans la commune de Darguina, c’est au niveau de «Lota Ouzemmour», non loin de la station-service, qu’un autre restaurant Errahma ouvre ses portes chaque soir pour accueillir ceux qui ne peuvent rejoindre leurs domiciles à temps pour rompre le jeûne. Là ce sont, en plus du cuisinier habituel, des bénévoles qui assurent quotidiennement le service. Pour les premiers jours, ce sont plus d’une cinquantaine de plats qui sont servis chaque jour. «Une demi-heure avant l’appel à la rupture du jeûne, nous commençons à inviter les automobilistes de passage à s’arrêter et à s’attabler», nous dit le cuisinier. Les plats servis sont, soit consommés sur place, soit emportés. Le financement est, majoritairement, pris en charge par un donateur anonyme en plus des contributions quotidiennes de quelques citoyens de la localité. Aucune aide n’a été octroyée, ni par la DAS, ni par la commune. «Des citoyens de la région, que nous remercions beaucoup, apportent quotidiennement de modestes contributions», ajoute le cuisinier. Ces actions de solidarité sont à saluer, car, avec la flambée des prix des produits de première nécessité préparer et offrir un plat chaud gratuitement est une preuve que la solidarité entre citoyens est toujours d’actualité malgré les frictions qu’on aperçoit ça et là. Mais, la précarité n’est pas propre à ce mois, la misère sévit durant toute l’année et touche de plus en plus de personnes, alors pourquoi ne pas initier de pareils projets tout au long de l’année en créant de véritables «restos du cœur» ?
Saïd M.
