Qu’il est loin ce temps où Mohia…

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«Autres temps, autres mœurs», dit le dicton. En effet, après que les deux associations culturelles phares de la commune, Youcef Ou Kaci et Amnay N Ubizar, eurent gelé leurs activités, plus rien n'égaye les soirées longues et monotones au niveau de la commune de Timizart, dans la daïra d'Ouaguenoun.

«On était si habitués à ces soirées théâtrales qui regroupaient, dans la cour du CEM des frères Ziane à Souk El-Hed, chef-lieu de la commune, des dizaines de familles avides de culture et amoureuses du quatrième art. C’était la belle époque où l’on pouvait savourer toutes les prouesses dramaturgiques du grand Mohya, ou la subtilité de la mise en scène d’Ahmed Khoudi et le jeu sans égal d’Omar Belgendouz. Mais depuis, les deux associations ont déserté le terrain nous privant ainsi du plaisir de ces soirées inoubliables. Sevrés d’animation et de programmation au niveau de notre commune, on se retrouve livrés à nous-mêmes, ahanant dans la morosité des nuits longues de ce mois de juin si chaud et si ennuyeux», nous avouera un citoyen de la commune. D’ailleurs, il n’est pas le seul à partager ce sentiment de lassitude, puisque la plupart de nos interlocuteurs semblent regretter qu’une association comme celle de Youcef Ou kaci à la réputation acquise, se retrouve à l’abandon. D’ailleurs, le secrétaire de l’association, A. S .H, déclarera à ce sujet: «ce n’est pas par manque de volonté que nous n’activons plus, mais par lassitude. Dans le temps, on organisait des activités culturelles d’une manière bénévole et par militantisme. Mais comme tout le monde le sait, le bénévolat ne dure pas. On aurait aimé que notre festival de poésie «Youcef Ou Kaci et Si Mohand Ou Mhand» soit institutionnalisé pour assurer sa pérennité. Hélas, malgré les promesses, ce vœu ne s’est jamais concrétisé et ce, au grand dam des organisateurs, mais aussi des poètes qui sont ainsi privés d’une tribune pour faire valoir leur savoir-faire. On aurait aussi aimé surtout à l’occasion du mois du Ramadhan, que les responsables de l’APC fassent appel à nous et à d’autres associations de la commune pour concocter un programme commun et donner des couleurs à ces longues soirées de ce mois de juin, mais, encore une fois, hélas, l’animation culturelle ne semble pas être prise en compte par les services de l’APC. Moi-même, je ne sais pas si les responsables de cette institution prévoient ou pas une quelconque activité dans ce domaine pour ce mois sacré. Il ne reste qu’à espérer un sursaut de la part du bureau de l’association culturelle Youcef Ou kaci pour une reprise des activités culturelles au sein de notre région, sinon la traversée du désert pour la commune de Timizart sur le plan culturel risque d’être longue». N’ayant aucune source de loisirs, les jeunes et moins jeunes n’ont d’autre choix que d’emplir les terrasses des nombreux cafés qui jonchent la rue principale de Souk El-Hed, ou d’oser des sorties à Tizi-Ouzou, Azazga et même Tigzirt, pour quêter cette évasion salutaire à même de leur prodiguer quelques joies légitimes et ce, en attendant des jours meilleurs au niveau de leur commune.

A. S. Amazigh

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