Depuis son inauguration en 1985, le dispensaire du village Taza, relevant de la daïra de Larbaâ Nath Irathen, n’a jamais été rénové même pour de simples travaux, comme repeindre ses murs ou changer les serrures de ses portes.
En effet, ledit dispensaire est délaissé et quasiment dégradé puisqu’il ne répond même pas aux normes d’hygiène qui est la priorité d’une structure sanitaire, vu l’absence d’une femme de ménage qui doit assurer la propreté de ces lieux. Ce dispensaire qui doit aussi assurer les soins pour les habitants de quatre villages, qui sont Taza, Taguemount, Tighilt et Ighil Guefri, connait un manque flagrant de personnel. En effet, un seul infirmier travaille au niveau de cet établissement, sans la présence d’aucun médecin. Il est à souligner qu’auparavant, il y avait un médecin qui venait une fois par semaine pour consulter et examiner les malades, mais depuis 2012, aucun médecin n’a mis les pieds dans cet établissement. À noter que ce périphérique ne manque pas d’espace, puisqu’il dispose d’une salle de soins, d’une salle de consultations, de deux salles d’attente et d’un logement de fonction qui n’est pas exploité depuis le départ de l’ancien infirmier, mais malheureusement, la situation de cette infrastructure est vraiment lamentable. Elle a été même touchée par le tremblement de terre de 2003. Le lieu manque aussi de chauffages et malgré que le village ait été alimenté récemment au gaz naturel, mais cet établissement ne l’est pas encore. «Je travaille dans des conditions infernales. Le centre n’est pas chauffé durant l’hiver, ajouter à cela l’insuffisance du matériel surtout quelques produits d’urgence, le manque d’hygiène, etc. D’ailleurs, c’est moi qui fais le ménage, en plus de l’état déplorable des murs, de l’électricité et l’installation des eaux», affirmera l’infirmier. «Le comité du village n’est pas resté de marbre vis-à-vis de cette situation, il a réagi en déposant des lettres au niveau de l’APC, de la daïra, de l’hôpital, dont il réclame la rénovation du centre et l’affectation du personnel (médecin, femme de ménage…) mais sans réponse, puisque six mois déjà passés et aucune autorité n’est venue même pas pour visualiser les lieux. Il suffit de passer à l’hôpital de Larbaâ Nath Irathen, plus précisément au service des consultations, pour voir un grand nombre de patients venus de différents villages. À vous de juger», ajoutera notre interlocuteur.
Les jeunes dans le désarroi !
Par ailleurs et en passant d’un secteur primordial pour l’amélioration du mode de vie à un autre qui n’en manque pas d’importance, surtout qu’il touche les jeunes, premier pilier du développement d’une nation, il faut dire qu’après 54 ans de l’indépendance de notre pays, le village Taza ne dispose pas encore d’une maison de jeunes et même d’une aire de jeux sauf la Djemââ (Tajmaɛt), lieu de rencontres et de rassemblements des jeunes, où ils ne peuvent rien faire sauf discuter et s’amuser vu la situation de cette dernière près des domiciles. Nous ne sommes pas en train de dévaloriser le rôle important de Tajmaɛt dans notre société au contraire elle nous reste chère et précieuse comme Mouloud Feraoun avait écrit dans son livre «Jours de Kabylie» : «La Djemaâ est aux hommes, à tous les hommes un bien inaliénable». En effet, les jeunes dudit village n’ont aucun moyen pour s’adonner à leurs loisirs favoris même s’ils ont tous des passions et des hobbys qu’ils veulent pratiquer en toute liberté. «Le manque de moyens ne nous empêche pas de se retrouver dans un lieu qu’on appelle Amruǧ, situé dans un champ éloigné des habitations, pour jouer aux instruments de music, surtout les week-ends, où on passe parfois plusieurs heures et des nuits glaciales», a avancé un interlocuteur. Il est à souligner également que ledit village ne dispose pas aussi d’un stade et les jeunes se déplacent jusqu’au village voisin d’Azouza ou au chef-lieu pour pouvoir jouer un match amical. Il est vrai que le comité dudit village fait un effort incontestable afin d’améliorer le mode de vie dans cette localité soit sur le plan environnemental ou organisationnel, mais beaucoup reste à faire et l’aide de l’APC est sollicitée, surtout concernant la construction de la maison de jeunes qui est une énormément réclamée par les habitants. Il est certain que le problème majeur de la Kabylie est le manque d’assiette, mais il est à savoir aussi que le village Taza n’en manque pas, puisqu’il dispose de 1200 m² de terrain domanial.
Assia M.