Comment parvenir à une réelle relance ?

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Le wali de Tizi-Ouzou, Brahim Merad, s’est réuni jeudi avec les promoteurs locaux pour se tenir informé de leurs préoccupations, jauger leurs inquiétudes et entendre leurs désidératas quant aux difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain et qui retardent la consécration de leurs projets.

Certes, il fut un temps où la wilaya de Tizi-Ouzou occupait la première place en matière d’investissements réalisés à l’échelle nationale au niveau de l’agence nationale du développement de l’investissement (ANDI), depuis sa création à ce jour, avait précisé le lundi 24 juin 2013, Abdelmalek Monsouri directeur général de l’ANDI, à l’occasion d’une journée d’étude «sur les mesures de soutien à l’investissement». Sur un total de 47 593 projets d’investissements déclarés, 4 170 ont été enregistrés à l’actif de la wilaya de Tizi-Ouzou. Cependant, «elle demeure loin d’une exploitation optimale de ses potentialités», a estimé le DG de l’ANDI, en faisant remarquer que «près de 77 pc des projets déclarés relèvent du secteur du transport, contre 6 pc seulement dans l’industrie». «Cet état de fait, préjudiciable à l’investissement productif, ne valorise que peu cette wilaya qui offre de si grandes opportunités d’investissements, dans tous les secteurs», avait-il souligné. Aujourd’hui, le mot ‘’investisseur’’ ne veut pratiquement rien dire, eu égard à ce qu’on sous-entend par ce vocable fourre tout. Beaucoup d ’ «investisseurs» qui ont introduit leurs dossiers se sont plaints «d’un certain nombre de difficultés rencontrées, notamment des lenteurs administratives qui freinent la réalisation de leurs projets respectifs». Le wali a rassuré les investisseurs que leurs problèmes sont aussi ceux de l’administration de la wilaya et que tous les services de l’Etat vont les accompagner afin qu’ils concrétisent leurs projets dans les meilleurs délais. Le wali a instruit l’ensemble des directeurs à aider ces investisseurs dans le but de faire aboutir leurs projets et créer de la richesse dans la wilaya. Il va sans dire que bien des promoteurs industriels locaux, de guerre lasse, la bureaucratie aidant, ont fini par délocaliser leurs projets vers des cieux plus cléments. Le wali semble occulter les difficultés inhérentes aux tracas bureaucratiques, au foncier et au relief pour proposer à ses directeurs et surtout à celui de l’industrie «de programmer des sorties sur le terrain pour s’assurer une meilleure maîtrise des dossiers et garantir l’accompagnement adéquat pour ces futurs créateurs de richesse». En effet, combien de fois nous-a-t-on annoncé le retour des investisseurs ? En 2014, le président de la chambre du commerce et de l’industrie jubilait «qu’elle a été à une année de prise de conscience durant laquelle nos entreprises ont rencontré certes des difficultés (sic), mais nous les avons accompagnées sur le terrain grâce à de nombreux séminaires que nous avons organisés et qui nous ont permis de les encadrer et de les accompagner et bien entendu de répondre à leurs préoccupations…», dira M. Medjkouh, et d’ajouter : «La valeur ajoutée de notre wilaya réside dans la valeur de ses hommes et dans la dimension humaine». Il va sans dire que c’est une préoccupation des plus importantes et des plus sérieuses, au demeurant, qu’il faudrait prendre avec des pincettes. Il ne faut pas jeter de la poudre aux yeux du citoyen avec toutes les difficultés que rencontre l’investisseur dans la wilaya et les problèmes de bureaucratie lourde et décourageante des meilleures volontés. Il faut, certes, arriver à rasséréner les promoteurs industriels, les vrais pas les marchands de poudre de perlimpinpin, ceux qui investissent réellement dans la production de richesses et offrent de l’emploi à ces régiments qui attendent un poste de travail.

Sadek A. H.

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