Un arrêté pour interdire l’incinération des broussailles

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Dans le cadre de la lutte contre les incendies et la pollution de l’air, la municipalité de Chemini a décidé l’interdiction de l’incinération des broussailles, des herbes sèches ou toute autre matière inflammable, et ce, en application de l’arrêté n° 118 du 17 mai 2016.

Dans un communiqué placardé à plusieurs endroits, le premier magistrat de la commune informe la population locale qu’il est strictement prohibé de recourir au brûlage des broussailles du 01/06/2016 jusqu’au 31/10/2016. Compte tenu des spécificités géographiques de la Kabylie, constituée, en majorité de massifs forestiers, la conservation des forêts et la Protection civile s’efforcent de faire face à une multitude de situations contraignantes, notamment en été. Dans le même sillage, l’édile communal informe la population locale que tout contrevenant aux dispositions de cet arrêté sera sanctionné conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Par ailleurs, le brûlage des déchets peut être aussi à l’origine de troubles de voisinage générés par les odeurs et la fumée, lequel nuit à l’environnement et à la santé et peut être la cause de la propagation d’incendie. Le brûlage à l’air libre est source d’émission importante de substances polluantes. En outre, la toxicité des substances émises peut être accrue quand sont associés d’autres déchets, par exemple des plastiques ou des bois traités. Il convient de rappeler le principe général d’interdiction de brûlage de tels déchets. Des solutions existent : elles passent par la valorisation sur place comme le paillage et le compostage, ou bien par la gestion collective de ces déchets. La sensibilité du milieu à la pollution de l’air (fond de vallée par exemple), la connaissance du comportement thermique de l’air (l’air froid, plus dense et donc plus lourd, reste près du sol), la qualité des combustibles (matières sèches, pas de plastiques et autres déchets ménagers) sont des facteurs clés à considérer pour mieux protéger et les habitants et l’environnement. Chaque été des hectares d’arbres fruitiers sont calcinés par les feux, dans la région d’Ath Waghlis et ses environs. Les causes de ces incendies de forêts qui ne se déclarent généralement que durant les grandes chaleurs, ne sont pas seulement l’œuvre des pyromanes qui mettent le feu pour satisfaire le plaisir personnel, mais aussi des imprudents qui incinèrent des broussailles dans leurs champs sans se soucier qu’une simple étincelle puisse provoquer un vaste incendie, ou encore des chauffeurs qui jettent les mégots à travers les vitres de leur voiture sur des accotements non débroussaillés. Parfois, le feu se répand à la vitesse de la lumière que ni les pompiers ni la mobilisation citoyenne ne pourraient arrêter. Il faut dire que les parcelles de terre laissées en abandon favorisent la propagation du feu. Paradoxalement, les parcelles bien nettoyées servent beaucoup à arrêter cette propagation du feu. Des opérations salvatrices peuvent éviter ce genre d’incidents. Les habitants sont appelés à désherber et nettoyer la végétation à proximité des pistes et des exploitations agricoles, et la récolte de l’ensemble des fourrages en zone de piémont. L’ensemble des agriculteurs et citoyens de la municipalité devra tenir compte des dangers qui les guettent en période estivale, ce qui devrait les inciter à faire preuve d’un maximum de vigilance afin d’éviter les dégâts provoqués par les feux de forêt en cette saison estivale, et de protéger ainsi le tissu forestier.

Bachir Djaider

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