Depuis le début du mois de juin, les propriétaires des machines de crème glacée, installées çà et là à travers les quatre coins de la daïra de M’Chedallah, ont repris du service. Seulement, ces marchands de glaces exercent pour la plupart dans des conditions d’hygiène qui donnent pour ainsi dire froid dans le dos, avec des appareils usés, dont la propreté n’est plus qu’un vieux souvenir, notamment dans les villages reculés loin des regards gênants. Même les cornés de gaufres de l’année passée, stockés dans des cartons sans aucune protection, s’invitent dans cette activité et s’écoulent sans difficulté sachant que le gros de la clientèle est composé d’enfants en bas âge, inconscients du danger du manque d’hygiène. Il convient de signaler que la plupart des commerçants intervenant dans la filière de l’alimentation générale sont en possession de ce genre d’appareils qui fabriquent de la crème glacée, autour desquels s’agglutinent des enfants à longueur de journées. D’autres commerçants occasionnels qui interviennent dans cette filière installent des tables à l’air libre dans des endroits pris d’assaut particulièrement après la rupture du jeûne. Il faut noter que la crème composée de lait et du sucre, tout comme les confiseries, attire toutes sortes d’insectes volants comme les abeilles, les guêpes et les mouches qu’il est impossible d’éloigner. Aussi, il est fréquent de voir des abeilles s’agglutiner sur les becs des machines d’où sort la crème, lesquels changent de couleurs pour virer du blanc douteux au noir gluant. Le même constat est fait concernant les boissons gazeuses et les jus. Ces derniers sont livrés par fardeaux de six bouteilles enveloppées dans du cellophane qui, même s’il les protège des saletés extérieures, ne joue aucun rôle sur le volet température, d’autant plus que des vendeurs ambulants spécialisés dans cette filière les transportent dans des véhicules utilitaires non frigorifiés, sans omettre le fait qu’ils soient exposés par des commerçants d’alimentation générale devant les devantures de leurs magasins. « Tout ce qui rentre fait ventre », disait l’adage. Pour le consommateur, pourvu que le frigidaire soit bien garni, le reste, comme la qualité des aliments, est secondaire, notamment en ce mois de Ramadhan où la plupart des chefs de famille contractent la « boulimie visuelle » et achètent tout ce qui se vend comme aliments, sans se soucier de leur santé ni de celle de leur famille.
O. S.