« Nos forêts sont en danger, protégeons-les ! »

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La conservation des forêts de Béjaïa a célébré, cette semaine, la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, coïncidant avec le 18 juin.

L’initiative fut entreprise en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, l’association Assirem Gouraya, l’association Oxy-Jeune de Darguina et l’association écologique de Takouchet. Une campagne de prévention contre les feux de forêts a été lancée à l’occasion, sous le slogan «Nos forêts sont en danger, protégeons-les !». Malgré le jeûne, un programme riche et varié a été proposé par les initiateurs de cette campagne. Vers 11 heures du matin, deux conférences-débats ont été animées dans l’enceinte du centre culturel «Matoub Lounès» de Darguina par les représentants de la conservation des forêts de Béjaïa durant lesquelles, l’accent a été mis sur le dispositif de lutte contre les incendies de forêts et les mesures à prendre. Aux alentours de 13 heures, une campagne de sensibilisation orientée principalement en direction des automobilistes qui empruntent cet axe, au niveau de l’intersection de Bordj-Mira dans la commune de Taskriout, a été menée par les adhérents des associations participantes et qui ont distribué des dizaines de dépliants de sensibilisation aux citoyens présents, ainsi qu’aux automobilistes de passage. Puis, ce fut au tour de la forêt d’ «Agouni Ali» de Darguina d’accueillir une simulation de feu de forêt. Ainsi, les représentants de la conservation des forêts et des éléments de la protection civile ont donné des éclaircissements aux nombreux présents sur les gestes à faire en cas d’incendies et les mesures de sécurité à prendre. Les organisateurs n’ont pas omis de remercier les médias présents ce jour là car, d’après eux, les journaux et la télévision permettent d’amplifier et d’élargir l’impact de leur campagne. Lors de la saison chaude, il est nécessaire de multiplier de telles campagnes de sensibilisation pour tenter de préserver les espaces forestiers qui peuvent encore l’être car, beaucoup de forêts sont dévastées dans cette région mais, joindre le geste à la parole devient vital pour la protection du patrimoine forestier partout à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa et le territoire national en général. Les services auxquels incombent le rôle de la protection de la forêt, à savoir la protection civile et les gardes forestiers manquent cruellement de moyens, humain et matériel. Il est impératif et urgent de les doter de tout le matériel nécessaire pour réussir à éteindre et à éviter les incendies ! Nos forêts ont besoin d’une réelle protection et non de simples intentions. La forêt est un formidable réservoir de biodiversité ; c’est également un espace de loisirs qui doit être respecté. Ne pas laisser de déchets en forêt, ne pas cueillir des plantes et des fleurs, ne pas gêner les animaux, rester sur les sentiers autorisés… Ce sont des gestes faciles à réaliser mais que nous n’appliquons malheureusement pas. Sur papier, le territoire de la wilaya de Béjaïa est composé de 80% de forêts, mais réellement combien de forêts, dignes de ce nom, restent-ils ? Pas facile de le savoir, car les statistiques ne sont pas mises à jours périodiquement. Devant les agressions répétées et perpétrées en majorité par l’Homme contre nos forêts depuis l’indépendance, notamment les incendies répétés, l’exploitation anarchique, le défrichement, l’incursion du béton et la rareté des opérations de reboisement, et surtout l’absence de protection, la superficie des forêts de Béjaïa doit avoir considérablement diminué. Pour réduire les feux de forêts, il est crucial de comprendre les motivations des mises à feux dans le but de réduire leur incidence par des campagnes spécifiques de prévention. Sans être expert en la matière, les principales causes des incendies de forêts sont les jets de mégots, le brûlage des chaumes et les jeux d’enfants, alors que pour les incendies volontaires (malveillance), ce sont les brûlages des décharges sauvages et le renouvellement de l’herbe pour l’activité pastorale. Quant aux incendies accidentels, ils sont causés par les débris de verre issus des bouteilles abandonnées dans les maquis, ainsi que les lignes électrique. Enfin, il est à souligner que le facteur humain reste la principale cause des drames subis par nos forêts.

Saïd M.

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