L’accident vasculaire, la tension artérielle et le Ramadhan

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Hier, au centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed de Tizi-Ouzou, les professeurs Daoudi, chef du service neurologie, et Kichou, chef du service cardiologie, ont animé deux conférences- débats, l’une ayant pour thème ‘’Les accidents vasculaires et le Ramadhan’’, et l’autre ‘’La tension artérielle et le Ramadhan’’. Les deux communications entrent dans le cadre de la prévention et de la sensibilisation de la population sur les dangers des ces maladies, notamment en ce mois de jeûne. «Pendant le mois de Ramadhan, les malades négligent leurs traitements et ne consultent pas», ont déploré les deux professeurs, précisant que le taux de consultations pendant ce mois «baisse de 50%», ce qui met en danger la vie des patients. Le professeur Daoudi dira : «En Algérie, on a enregistré le chiffre de 60 000 AVC par année et le tiers de ces AVC aboutissent à un décès». Le professeur fera savoir par ailleurs qu’à Tizi-Ouzou, «l’incidence de l’AVC est de 88,4/100 000 habitants». Il a aussi précisé que les facteurs de risques pour un accident vasculaire sont nombreux, liés soit à l’âge soit au sexe : 37,7% pour les femmes entre 45 et 54 ans, et le chiffre est multiplié par 3 au delà de l’âge de 75 ans. Ils sont également liés à l’ethnie, au tabagisme ou encore au diabète et à l’hyper-tension. L’intervenant a par ailleurs conseillé d’éviter le tabac et les boissons, d’avoir une hygiène de vie et surtout de bien dormir. «Tout est lié à l’hygiène de vie et au régime alimentaire», insistera-t-il. De son côté le professeur Kichou a exposé les dangers de l’hyper tension artérielle sur la vie des patients, en cas de négligence du traitement en ce mois de Ramadhan. «La maladie cardio-vasculaire est la première cause de mortalité dans le monde, 30% est dû à l’hyper tension artérielle notamment», a-t-il précisé. «Le traitement médical et un régime alimentaire sont recommandés pour les malades». Le professeur Kichou reviendra également sur la baisse du nombre de consultations pendant le mois de Ramadhan, insistant sur le fait que «mieux on adhère à son traitement, moins on meurt». Il a aussi précisé que le taux de mortalité diminue de 10%, quand la prise de médicaments est régulière. Arrêter le traitement pendant le Ramadhan pour jeuner est très dangereux. Il a aussi insisté sur l’hydratation, notamment dans le cas de patients âgés. «La déshydratation est mortelle», dira-t-il. «Le jeûne n’est plus une obligation, à partir du moment où il met en danger la santé de l’individu. Seul le médecin peut autoriser le jeûne ou non du malade», s’accordèrent à dire les deux conférenciers.

Kamela Haddoum

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