Le pain maison que les mères de familles à bas revenus et les femmes au foyer vendent aux épiceries pour se faire un peu d’argent, s’écoule aussi facilement que le pain classique fabriqué dans les boulangeries. Il est préparé de deux manières, soit en pain sec « aghrum aquran », qui s’accommode avec tous les plats, ou en pain mou « thamedlouht » qui se mange et s’accompagne en général et traditionnellement avec de l’huile, du beurre, du lait caillé du petit lait et des plats de piment. Durant cette période du mois de Ramadhan, cet aliment est étalé au niveau de toutes les épiceries, les alimentations générales et les marchés de M’Chedallah, et les citoyens se l’arrachent pour ainsi dire. Seulement, personne ne connait les conditions d’hygiène dans lesquelles il est préparé sachant qu’il échappe à tout contrôle, bien que dans la plupart des magasins où il se vend, il est enveloppé dans du papier cellophane, pour le protéger de la poussière des insectes et de toutes sortes d’impuretés. Pour ce qui est des conditions de conservation, le pain sec « aghrum aquran », ne peut pas se conserver plus d’une journée car il devient rassis et dur, alors que « thamedluht » ou le pain mou, peut résister plusieurs jours, sachant qu’il contient, en plus de la farine, l’huile, l’eau et le sel, de la levure chimique pour le faire monter et le conserver. Toutefois, il arrive aussi de voir des enfants en bas âge proposer le pain maison aux routiers en se tenant sur les bords des routes à grande circulation ou les relais routiers implantés, notamment sur la RN 5 et 15 traversant la région Est de Bouira. Ces mêmes enfants issus de familles défavorisées, font aussi du porte à porte pour l’écouler auprès de ménages aisés. Par ailleurs, il est à noter que d’autres femmes au foyer proposent aussi du couscous roulé à la main, d’autant plus que certaines d’entre elles se sont spécialisées dans ce domaine et fabriquent un couscous de qualité qui est un véritable régal.
O. S.