Proposée par la direction de la culture de Tizi-Ouzou au classement comme patrimoine national, la maison de Matoub Lounès est au cœur d’une polémique. Si la démarche est soutenue par la famille Matoub qui voit en elle une aubaine pour sa préservation, la veuve du Rebelle, par contre, s’y oppose. Nous nous sommes approchés du porte-parole de la famille de Lounès qui nous a livré ses propos. «Comme il est connu, l’homme est, pour les Kabyles, le pilier de la maison. Donc, vu la situation de Nna Aldjia et Malika, il est de mon devoir d’assumer ce rôle de gardien de la famille. Mon rôle est de préserver le patrimoine matériel et immatériel de la famille, ce qu’on fait d’ailleurs depuis 18 ans au sein de la fondation Matoub Lounès. Mais, il s’est avéré que la préservation des œuvres et de la demeure de ce dernier sont de gros projets à entretenir. Il y a des choses qui nous dépassent, que nous ne pouvions pas faire nous-mêmes, étant la vocation de spécialistes. Personnellement, je m’occupe du volet administratif, mais je ne peux pas entretenir un tableau ou un objet. D’où l’idée du classement par la direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou de la maison Matoub comme patrimoine national. Une démarche que nous soutenons dans le fond et dans la forme. C’est une décision familiale. Et puis, l’Etat ne va pas prendre la demeure de Lounès, comme il a été spéculé. Au contraire, l’Etat va assurer son entretien à vie parce que nous sommes appelés à disparaître et les générations à venir n’auront pas, peut-être, la même vision que celle d’aujourd’hui», nous a-t-il dit.
Propos recueillis par H. M.