Sous d’autres cieux, à l’approche des fêtes et autres occasions largement célébrées, c’est l’aubaine pour des soldes de toute nature. Chez nous, c’est, paradoxalement, l’inverse. En effet, à la veille du mois sacré les prix des fruits et légumes ont subitement augmenté atteignant des sommets jamais inégalés. Les petites et moyennes bourses étaient les premières à payer lourdement la facture, et ce n’est pas fini puisqu’elles s’apprêtent à une nouvelle saignée. En plus donc des dépenses du mois de Ramadhan, celles de l’Aïd El Fitr interviendront dans quelques jours. Comme le veut la tradition, nouveaux habits, jouets pour enfants et gâteaux sont au menu. Une simple virée au chef-lieu de la wilaya de Bouira nous renseigne sur des prix qui sont, le moins que l’on puisse dire, inconcevables ! Ravir son bambin en lui achetant une chemise, un pantalon et des chaussures revient en moyenne à 6000 Da. Une somme qui sera multipliée par un certain nombre d’enfants pour beaucoup de foyers, ce qui donne une facture très salée dont le règlement est quasi-impossible. «J’ai cinq enfants, si je dois leur faire plaisir, les égayer donc les vêtir convenablement et leur acheter en outre des jouets, je devrais dépenser plus que je perçois comme paie mensuelle. C’est malheureusement au-dessus de mes capacités», avoue tristement un parent. «J’ai fait le tour d’une dizaine de magasins, et dans aucun d’eux, les prix n’étaient abordables», ajoute ce dernier. «Un article déjà vendu il y a quelques jours à deux fois son prix réel, est proposé à nouveau trois fois plus. C’est ce qu’on appelle une escroquerie tolérée par les services de contrôle !», déclare Moussa, enseignant. L’argumentaire de ces commerçants ne s’épuise pas : impôts, location, divers frais…sont autant de d’excuses qu’ils répètent pour justifier ces prix qui se renchérissent de plus en plus. Assurément, l’absence de tout contrôle, de régulation et de mesures dissuasives à l’encontre de ces commerçants sont à l’origine de cette flambée des prix à tout-va
L. M.
