Investissements à la traîne

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Si les différents opérateurs économiques de la région ont toujours été plus ou moins réticents à investir dans la wilaya de Bouira, les raisons de cette prudence sont à rechercher bien au-delà des entraves administratives. Même si ces dernières existent bel et bien, vu que de nombreuses demandes sont régulièrement rejetées par la commission chargée d’étudier les dossiers des investisseurs. La cause principale de ces refus reste motivée par la “non-consistance des dossiers”, à comprendre bien sûr la non-rentabilité du projet. Il faut dire également que les banques, pour la plupart d’entre elles, font montre de pessimisme quant à la réussite des projets proposés, en dissuadant les promoteurs d’investir dans des créneaux jugés d’avance infructueux.De ce fait, l’octroi de crédits se fait de plus en plus rare. Cela s’apparente malheureusement à un véritable blocage bureaucratique qui ne dit pas son nom. L’ensemble du territoire de la wilaya se prête pourtant assez bien aux différents investissements aussi bien sur le plan industriel qu’agricole ou encore touristique.En effet, si Bouira est une région aux facettes multiples, les potentialités qu’elle recèle sont également riches et variées. La région Est peut aisément se transformer en vaste site touristique à condition toutefois que les mesures d’accompagnement nécessaires soient effectuées. A Bouira, tout le monde se souvient lors du passage d’Ahmed Ouyahia en septembre dernier que le chef du gouvernement avait promis la enveloppe de 42 milliards pour la réalisation de projets conséquents à même d’insuffler une dynamique socioéconomique nécessaire dans une wilaya en quête de développement. Si les communes se situant au Sud et à l’Ouest de la wilaya connaissent une économie plus ou moins positive à l’exemple de Lakhdaria, Sour El Ghozlane et Aïn Bessem qui possèdent différentes unités industrielles à même de créer des postes d’emploi et d’absorber le chômage, tout en redynamisant ces régions, ce n’est malheureusement pas le cas des communes situées au Nord et à l’Est de Bouira.En effet, les localités berbérophones ne disposent pas ou très peu de terrains appartenant à l’Etat et c’est en l’absence de ce que l’on appelle communément le foncier, que la plupart des projets se trouvent délocalisés vers d’autres communes où les assiettes de terrains sont disponibles.Egalement invoqué comme argument ne permettant pas l’investissement dans ces contrées, le relief géographique accidenté. Il est vrai qu’une usine ne peut être réalisée sur une colline, d’autant plus qu’aucun accès n’y est aménagé au préalable.Au vu de toutes ces difficultés qui persistent notamment dans les communes berbérophones, la population de Bouira se demande si elle n’est pas, pour le moins condamnée à vivre en marge de l’embellie financière que connaît l’Algérie. Pourtant on se rappelle que lors des premières négociations avec le chef du gouvernement, les délégués du Mouvement citoyen avaient réussi à arracher un plan d’urgence socioéconomique pour la Kabylie et ce, conformément au point n° 12 de la plate-forme d’El Kseur, mais de cette relance, Bouira et plus particulièrement les localités ayant vécues les événements du Printemps noir n’ont pas été indemnisées comme souhaité par les populations.

Hafidh B.

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