Par S. Ait Hamouda
À la veille de l’Aïd, telle une antienne, les mauvaises habitudes reviennent, commerçants et acheteurs, les premiers en augmentant les prix et les seconds se plaignant des excès. Le troisième, la direction du commerce sort la grande artillerie pour contrôler, verbaliser et le cas échéant saisir ou fermer aux personnes pernicieuses pour leur non-respect des règles de commercialité. Admettons que cela soit la vérité et que nous y croyons tous sans rechigner, sans sourciller, sans dire un mot. Le commerçant a raison d’augmenter ses prix, normal, c’est l’habitude. Le client aussi a certainement bien fait vu l’état de son portefeuille mis à rude épreuve par tout un mois de dépenses sans compter. Et la direction du commerce de sévir. Mais le consommateur, que voit-il, que ressent-il, que subit-il ? La douleur est sans égale. L’Aïd et puis la fête du mouton à venir et la rentrée scolaire, ce sont là des occasions de vide-poches, de dépenses outre raison, et pour certains de clés sous le paillasson. Il n’y a pas une occasion, une célébration, qui ne se conjugue pas avec bourse déliée. Il faut tout de même savoir, raison gardée, se mettre au diapason l’un de l’autre : le commerçant à celui du consommateur. Mais dans ce magma d’incompréhension où chacun voit midi à sa porte, où chacun s’obstine à croire qu’il est le plus réglo, le plus sage, le plus juste, il va de soi qu’il y a bien des raisons de supputer entre midi et quatorze heures la plus géniale des sagesses. Est-ce le client, le négociant ou l’arbitre dans ce cas précis l’inspection du commerce, qui est le plus raisonnable ? Peu importe qui a tort ou raison, l’essentiel c’est de voir où commence et où finit cette comédie et qui joue le bon rôle ?
S.A.H.
