Est-ce la fin du stress hydrique ?

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Après une attente qui aura duré plusieurs années, le raccordement des communes situées à l'Est de la wilaya de Bouira n'est plus qu'une question de jours, à en croire le SG du ministère des Ressources en eau, qui a effectué une visite de travail, le 9 juin dernier, dans la région.

En effet, l’alimentation à partir de la station de traitement des eaux du barrage de Tilesdit des municipalités relevant des daïras de M’Chedallah et de Bechloul est prévue pour le 5 juillet courant. Comme on le sait, les populations de ces communes ont souffert le martyre durant plusieurs années, et ce, à cause de la pénurie de l’eau potable sur les différents réseaux d’AEP. Combien d’actions de rue ont été enregistrées, le long de cette dernière décennie, pendant lesquelles les habitants des différents villages ont crié haut et fort leur soif devant des APC impuissantes? À chaque saison estivale, le problème de l’eau s’accentuait de manière critique, où cette denrée vitale devient très rare sur les réseaux de distribution. L’eau s’achetait au prix fort, grevant, de ce fait, les bourses de plus en plus écornées des ménages qui n’en pouvaient plus, avec ces citernes d’eau très chères dont les prix oscillent entre 800 et 1 000 DA le remplissage. Néanmoins, de toutes les communes de la daïra de M’Chedallah, celle d’Ath Mansour demeure la plus touchée par un stress hydrique chronique qui ne dit pas son nom. Effectivement, cette localité qui abrite environ 12 000 âmes, est touchée de plein fouet par la pénurie de l’eau potable. Et c’est dans cette municipalité que l’on a enregistré le plus grand nombre de citernes tractées qui sont en activité car l’eau y est très demandée.

Renforcement du réseau de l’AEP avec de nouveaux réservoirs et conduites d’eau

L’autre incongruité concerne ce village de Rodha, situé à l’extrême Est de la commune, qui a eu sa « dose » de misère avec carrément l’inexistence, cette fois-ci, du réseau de l’AEP, et ce, depuis l’indépendance du pays. Les quelques 800 habitants de ce village en savent un bout de cette crise d’eau qui y perdure d’ailleurs depuis des lustres. Ils sont, au jour d’aujourd’hui, alimentés en camions citernes de l’APC. Même le chef-lieu communal, Taourirt, n’est pas mieux loti, avec cette alimentation drastique des foyers en eau potable sur le réseau de distribution avec seulement 4 h par… semaine. «Le 5 juillet prochain, nous aurons notre indépendance hydrique!», parodie avec humour, un habitant de ce village haut perché. Gageons que cela va être le cas, mardi prochain. Sur la même lancée, il faut noter que le réseau de l’AEP a été renforcé dans cette commune d’Ath Mansour, avec l’installation de nouvelles conduites et la réalisation de nouveaux réservoirs d’eau, dont la capacité de stockage est de 2 500 m3, et ce, dans l’optique d’alimenter toute la commune avec les eaux de la station de traitement du barrage de Tilesdit. Par ailleurs, l’arrivée prochaine des eaux du barrage de Tilesdi ne manquerait pas de booster le secteur agricole dans la municipalité d’Ath Mansour connue pour sa vocation agropastorale. Ces dernières années, le travail de la terre a reculé dans cette localité et ce, à cause notamment du manque d’eau. Les mythiques vergers verdoyants d’Ath Mansour, où étaient produits des légumes et fruits de qualité supérieure, périclitent à cause de la pénurie d’eau. Avec les eaux du barrage de Tilesdit, il est fort à parier que l’agriculture, en particulier l’arboriculture et les cultures maraîchères, pourrait se développer et tirer cette contrée de sa déshérence.

Y. Samir

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