La mairie d’Ouzellaguen s’est muée, en l’espace de quelques heures jeudi dernier, en caisse de résonnance du mécontentement populaire, à cause d’une carrière d’extraction de sédiments alluvionnaires, qu’un industriel de la région projette d’installer dans la vallée de la Soummam. Le site retenu pour l’implantation de l’unité se situe dans le lit majeur de l’Oued Soummam, à l’embouchure de l’Oued Ighzer Amokrane. Les habitants du village Selouana, qui ont investi en masse les locaux de l’APC, entendent ainsi manifester bruyamment leur opposition à ce projet de sablière. «Hier (mercredi passé-ndlr), nous nous sommes réunis en assemblée générale, à l’issue de laquelle nous avons décidé à l’unanimité de nous opposer frontalement à ce projet», dira un quadragénaire de Selouana. «L’investisseur a déjà tenté d’installer une carrière similaire dans la commune de Chellata, avant d’en être chassé énergiquement par les villageois. Alors, il faut convenir que ce qui n’est pas bon pour Chellata ne pourrait pas l’être pour nous», renchérit un autre citoyen de ce village, invoquant les dommages collatéraux que l’exploitation de cette carrière pourrait induire. Les clameurs de réprobation se font entendre aussi du côté de Khenfor. Une réunion de concertation autour de ce projet a regroupé le week-end passé les habitants de ce village. Comme on pouvait sans doute s’y attendre, c’est une fin de non recevoir sans bavure qui lui a été réservée. «Notre village fait office de réceptacle à tous les rejets polluants, qui nous incommodent déjà passablement. Si on ferme les yeux sur de tels projets à fort potentiel de nuisance, comme cette sablière, l’environnement et notre santé seraient gravement affectés», s’inquiète un jeune citoyen résidant à Khenfor. Tout aussi remonté contre ce projet, un autre habitant du village dispose : «Cette sablière est porteuse de tous les risques. Il est pour le moins insensé de vouloir opérer des profanations à grande échelle, au profit d’un investissent, dont seul le porteur du projet tirera les gros dividendes». Alors que le délai réservé à l’enquête commodo-incommodo, ouverte pour consigner les doléances, vient tout juste d’expirer, l’incertitude plane plus que jamais sur le sort de ce projet.
N. Maouche
