À la veille de la fête de l'Aïd El-Fitr, il régnait, dans la ville de M'Chedallah, une énorme effervescence qui contrastait avec les autres jours du mois de Ramadhan, où les rues étaient presque désertes.
En effet, comme nous l’avons constaté les rues étaient bondées de monde, et les préparatifs vont bon train pour la célébration de cette fête religieuse, qui marque la fin du mois de carême. Ainsi, le petit marché situé en plein cœur de l’ancienne ville de l’ex-Maillot a connu un engouement particulier de la part des habitants et même des visiteurs qui affluaient des localités avoisinantes, à l’instar de Saharidj, Ath Mansour et Ahnif. Les achats des fruits et légumes s’effectuaient normalement, nonobstant la cherté qui frôle l’insolence. Les boucheries de la ville étaient prises d’assaut, également, par les chefs de familles pour l’approvisionnement en viande pour la fête de l’Aïd. Là encore, les produits carnés ont connu, à leur tour, un renchérissement ahurissant. La viande du veau, pourtant la plus accessible des viandes rouges, a vu ses prix partir à la hausse en passant de 850 à 900 DA/kg. Pour sa part, le poulet labellisé et emballé qui a enregistré une baisse inattendue durant ces derniers mois, a enregistré ces jours-ci, une remontée spectaculaire de ses prix en caracolant, chez les bouchers, à 330 DA/kg après avoir dégringolé jusqu’à 220 DA/kg. C’est dire qu’à cette fièvre achteuse qui s’est emparée des ménages à la veille de la fête de l’Aïd El-Fitr, est venue se greffer une flambée presque généralisée des produits alimentaires en sus des habits neufs. Ces derniers sont devenus presque inaccessibles aux petites et moyennes bourses. Les chefs de familles à revenus modestes se rabattent, à leur corps défendant, sur les vêtements de qualité médiocre, usinés et importés de Chine. Dans le même contexte de frénésie d’avant l’Aïd, les établissements publics ont connu, à leur tour, un grouillement de foules à l’image de l’agence postale de la ville de M’Chedallah, où nous avons noté une présence accrue des usagers, venus retirer leurs salaires pour les différents besoins. Il y avait du monde tout au long de cette journée de lundi dernier, et les guichetiers travaillaient d’arrache-pied pour satisfaire la clientèle.
Y. Samir

