De Sidi Zegane à Chikh Arab

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Dans une ambiance des grands jours, le village de Boudafal a, deux jours durant, résonné au son des tambours pour marquer la fête de “Thaâchourt”. Les pèlerins, fort nombreux encore une fois, sont venus de toute la daïra et même de plus loin, pour une visite à “Sidi Zegane”. La route menant de Aïn El Hammam à Aït Yahia est subitement saturée par un flot de véhicules. La circulation est encore plus dense sur la piste menant à Boudafal. Les villageois, habitués à cette manifestation, se sont préparés à faire face à toutes les situations. Les jeunes désignés à la circulation s’acquittent de leur tâche avec zèle. Ce même dévouement se retrouve chez tous ceux qui sont chargés de canaliser les hôtes de l’agglomération. “L’hospitalité n’est pas un vain mot, chez nous. Les hôtes doivent être satisfaits et reconnaître que Boudafal ne fait pas les choses à moitié”, commente un villageois. Sur la place réservée aux musiciens “idheballen”, c’est l’effervescence. Les jeunes veulent tous danser, en même temps. Ils sont là pour ça et ne partiront que le soir, une fois que la musique répercutée par des hauts-parleurs se sera tue.De l’autre côté, loin des regards indiscrets, la gente féminine improvise une piste de danse. Entourées d’un cercle de curieuses, les danseuses s’en donnent à cœur joie. Chacun se défoule comme il peut. Après tout, c’est la tête pour tout le monde.Taourirt Amrane, à deux kilomètres au Sud-Est de la ville n’a pas été en reste. La plate-forme du village s’est encore une fois avérée exiguë, ne pouvant accueillir tant de visiteurs. Chacun se fraie une petite place comme il peut, mais personne ne peut être dissuadé de demander la bénédiction de “Chikh Arab”. Ici, aussi, le cœur est à la fête. Les gens passent d’abord se recueillir, un moment à “Taqqerrabt” puis se dirigent vers le centre d’attraction. Le groupe de musiciens est là pour satisfaire ces jeunes et moins jeunes avides de défoulement. Pendant deux jours, ils auront l’occasion d’oublier les tracas de la vie quotidienne. Ils retrouveront le sourire et décrisperont leur front le temps d’une danse. La zerda, même si elle ne fait pas l’unanimité auprès de certains, a tout de même l’avantage de donner un peu de bonheur aux gens, une fois l’an.

Nacer Benzekri

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