La 16e édition de l'université d'été lancée

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Depuis maintenant 16 ans, la Zaouia Sidi Ali Ouyahia de l’aârch n’Ath Kouffi, sur les hauteurs de Boghni, à quelques jets de pierre du majestueux Djurdjura, reçoit, annullement, exclusivement en été, des étudiantes qui viennent de toutes les wilayas du pays pour perfectionner leur apprentissage du Coran.

C’est avant-hier que le coup d’envoi de cette seizième édition a été donné par les organisateurs, en l’occurrence M. Said Kadi, cheikh de la Zaouia et membre du comité religieux, et M. Abderahmane Mostefaoui, lui aussi membre dudit comité et coordinateur des Zaouias de la wilaya, en présence de nombreux invités. Parmi ces derniers, il y’a M. Saib Mohand Ouidir, inspecteur au ministère des Affaires religieuses, les docteurs en sciences islamiques M. Tahar Ait Eldjet, M. El Hadi El Hassani et M. Mohamed Belghilt ainsi que M. Mohand Arezki Ferrad, historien. D’autres personnalités venues des quatre coins du pays ont rehaussé de leur présence cette cérémonie, à l’exemple du directeur des affaires religieuses de Skikda ainsi que du représentant de celle des affaires religieuses de Tizi-Ouzou, M. Ali Naili, imam et coordinateur des imams du Sud de la wilaya. En effet, la parole a été donnée en premier lieu aux organisateurs, qui sont longuement revenus sur les objectifs de ce conclave d’étudiants et d’étudiantes. Pour cette édition, il a été recensé 230 étudiantes, toutes spécialités confondues (médecine, chirurgie dentaire, lettres arabes, droit), qui passeront, donc, une vingtaine de jours dans ce haut lieu religieux et historique à apprendre ou à se perfectionner dans l’assimilation du Livre Saint et des sciences islamiques. Ainsi, M. Said Mohand Ouidir est revenu sur le rôle joué par les zaouias dans la transmission d’un islam tolérant loin de tout fanatisme. Après avoir félicité les membres de la Zaouia, qui ont pensé à ouvrir cette dernière aux femmes, il dira que les anciens ont commis l’erreur de ne pas l’avoir fait (ouvrir les zaouias aux femmes) dès leur création. M. Mohand Arezki Ferrad, pour sa part, a développé le côté historique de l’existence des Zaouias en Kabylie car, a-t-il souligné leur nombre est plus important qu’ailleurs à travers le pays. D’ailleurs, a-t-on entendu durant toutes les interventions, ces lieux de culte ont été la Mecque pour tous ceux qui voulaient suivre la voie de Dieu et apprendre le Coran.

M. Said Mohand Ouidir, cadre au ministère des Affaires religieuses, est revenu sur le rôle joué par les zaouias dans la transmission d’un islam tolérant loin de tout fanatisme.

D’autres personnes sont montées sur le podium pour soit remercier les organisateurs soit porter un témoignage. Le directeur des affaires religieuses de Skikda était émerveillé de ce que font les dirigeants de la Zaouia et il dira que s’il est venu de cette wilaya lointaine, c’était justement pour avoir une idée sur le fonctionnement de ce temple afin de le prendre comme exemple. Quant à cette dame venue de Kherrata, elle annoncera que durant son séjour, elle fera tout pour clôturer les 60 hizbs du Coran. «Bien que je sois illettrée, mais grâce à ma volonté et bien sûr à Dieu, j’ai appris 45 hizbs et je m’efforcerai d’apprendre les quinze autres restants. Ainsi, à mon retour dans mon village, j’aiderai les vieilles à apprendre le Coran à leur tour. C’est mon seul souhait», déclarera-t-elle devant l’assistance. L’autre surprise est l’apparition de Naima Madjer, sœur de Rabah Madjer, l’ex coqueluche du journal télévisé de 20 heures de l’ENTV, venue, elle aussi, apprendre le Coran. Elle dira qu’elle était vraiment surprise de trouver une école comme celle-ci en plein cœur du Djurdjura qu’elle comparera à l’un des lieux saints de l’Islam. En fait, il y a eu de nombreuses interventions aussi intéressantes qu’émotionnelles faisant les éloges de cette Zaouia. Au passage, il faudra aussi souligner l’attention accordée par le comité de village qui délègue chaque nuit des vigiles qui veilleront à la sécurité des étudiantes. Celles-ci sont venues de plusieurs wilayas du pays, à savoir Ghardaia, Skikda, Sétif, Alger, … Cette université d’été a été lancée en 2001. Durant les quinze ans de son existence, pas moins de 1 000 étudiants ont appris tout le livre saint, dont pas moins de 300 étudiantes. Concernant la session spéciale étudiantes, elle a été lancée en 2005 car, il fallait mettre en place tout un dispositif pour leur séjour en régime internat, notamment leur sécurité et la première édition a eu en 2007 avec la présence de 13 d’entre elles, et depuis, leur nombre ne fait qu’augmenter en passant de ce nombre jusqu’à 230 pour la session d’aujourd’hui. Notons que cette Zaouia ne cesse de prendre des extensions lorsqu’on sait que depuis sa reconstruction après l’indépendance du pays, elle est devenue un centre de rayonnement religieux.

Amar Ouramdane

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